La gestion au quotidien des comptes des copropriétés mais aussi le financement des futurs travaux de rénovation font des banques un interlocuteur crucial.
Les banques, et notamment la Fédération bancaire française, ont beaucoup entendu parler des copropriétés ces derniers mois. Et pour cause ! Les pouvoirs publics demandent aux banques de s’organiser pour financer les très lourds travaux à venir dans les immeubles. La réponse est, pour l’instant, plutôt timorée. Sans refuser explicitement, les établissements bancaires bottent en touche et indiquent ne pas être prêtes. «Pourtant, il va falloir que les banques soient avec nous, sinon, nous n’allons pas réussir à réaliser les travaux pourtant nécessaires en raison du vieillissement des immeubles», affirme Danielle Dubrac, présidente de l’Union des syndicats de l’immobilier (UNIS). Rappelons que 60 % du parc de copropriété a été construit avant 1974 et 35 % avant 1949. Même lorsque l’immeuble a été entretenu régulièrement, des réparations parfois lourdes sont à entreprendre comme la modernisation des différents réseaux, de l’ascenseur ou encore la réalisation d’un ravalement. Les immeubles anciens dans les centres-villes, parfois construits avec des structures en bois, nécessitent souvent des réparations beaucoup plus importantes. Les travaux à venir concernent également la rénovation énergétique puisque 15 % des 11 millions de logements en copropriété sont classés F ou G dans la note attribuée par le DPE obligatoire lors de la vente ou de la location d’un logement. La loi Climat et résilience du 22 août 2021 prévoit que tout le parc de logements porte au maximum l’étiquette D dans le DPE en 2034. Rappelons que depuis le 1er janvier 2025, les bailleurs dont les logements portent la lettre G ne peuvent plus louer leurs logements lorsque le bail est renouvelé ou que le locataire en place déménage.
Mais nombre de copropriétés n’ont pas les moyens de financer tous ces travaux : les entreprises du bâtiment estiment qu’il faut compter entre 12 000 et 30 000 € par appartement uniquement pour la rénovation énergétique. Cela ne tient pas compte des autres travaux nécessaires. Pour l’instant, le nombre d’immeubles qui se lancent dans une rénovation selon l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) indique qu’entre 30 000 et 50 000 logements sont rénovés chaque année, un chiffre modeste au regard des 11 millions de logements en copropriété. L’introduction des plans pluriannuels de travaux (PPT), désormais obligatoires dans tous les immeubles, permet certes de lisser sur dix ans les sommes à engager. Mais même avec cet étalement, financer les travaux est une gageure pour nombre de copropriétaires modestes ou qui ont acheté leur logement à un prix élevé et doivent rembourser leur crédit. L’emprunt est donc la solution la plus adaptée pour réaliser de gros travaux de rénovation. L’UNIS milite notamment pour que les aides publiques accordées aux copropriétés soient préfinancées par ce biais. Rappelons que la principale aide publique MaPrimeRénov’ n’a pas été interrompue pour les copropriétés contrairement à d’autres types de rénovations.
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