Copropriété | Ascenseurs : vers un nouvel envol ? - Une rénovation totale parfois nécessaire

par Nathalie Coulaud, Journaliste
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Une rénovation totale parfois nécessaire

Dans certains cas, une rénovation totale s’impose avec l’installation d’un nouvel équipement.

Rappelons qu’il existe différents types d’ascenseurs à commencer par ceux actionnés électriquement. L’appareil peut être «gearless», avec le moteur directement relié à la poulie de traction ou «geared». Dans ce cas, un réducteur est installé entre la poulie et le moteur. «Les ascenseurs gearless sont les plus efficaces pour les bâtiments à étage élevé car ils permettent plus de rapidité mais ils sont également les plus chers», indique Alain Meslier.

L’ascenseur peut être hydraulique : dans ce cas, un vérin pousse la cabine vers le haut grâce à de l’huile sous pression. Il est moins cher que l’ascenseur électrique, l’installation est plus facile, il n’y a pas besoin de salle des machines en haut mais il est peu adapté à de fortes cadences et sera donc destiné à de petits immeubles.

«Il faut savoir que moderniser un ascenseur c’est réduire la consommation d’énergie de 70 %», assure Yves Gregnanin, animateur du groupe de travail Energie/Environnement de la fédération des ascenseurs. Un ascenseur hydraulique datant des années 1970 consomme en moyenne près de 5400 kWh/an contre 4600 pour une construction réalisée après les années 2000. Un ascenseur gearless consomme, quant à lui, un peu plus de 1000 kWh/an pour un ascenseur desservant cinq étages. En matière d’économie d’énergie, les ascensoristes ont, en effet, multiplié les innovations avec l’installation de convertisseur de fréquence qui régule la consommation électrique notamment pendant les périodes d’accélération et de freinage. De plus, les nouveaux matériaux ont permis de diminuer la masse de la cabine de 40 % ce qui permet une mise en mouvement plus facile. Dans la cabine elle-même, les éclairages à Leds mais aussi les mises en veilles lorsque l’appareil n’est pas en fonctionnement permettent des économies d’énergie.

Autre innovation : lorsque l’ascenseur est peu chargé en montée ou en descente, il fonctionne comme un générateur et crée de l’électricité qui est ensuite réinjectée dans le bâtiment pour répondre à ses besoins. «Il est même possible de faire fonctionner un ascenseur avec l’énergie solaire. Et même si nous avons peu de demandes les techniques sont au point», assure Yves Gregnanin. Des panneaux solaires en toitures sont branchés sur la batterie de l’ascenseur et font fonctionner l’appareil dans la journée. Ce type d’équipement est cependant plus efficace dans les petits immeubles.

La rénovation de l’ascenseur est une source d’économie d’énergie. Pourtant, il n’est pas obligatoire de le mettre dans les diagnostics de performance énergétiques (DPE) collectifs ou les diagnostics techniques globaux (DTG) obligatoires en copropriété. La rénovation de l’ascenseur peut cependant être incluse dans le DTG à la demande de la copropriété. 

Enfin, les ascenseurs sont désormais connectés. L’utilisateur peut appeler l’ascenseur via son smartphone. Les ascenseurs modernes sont également équipés d’outils signalant un dysfonctionnement à distance. Même si ce type de technologie est plutôt réservé aux copropriétés neuves, tous les immeubles vont toutefois devoir réfléchir à la modernisation de la ligne téléphonique en cabine. Cette ligne permet de joindre un centre technique lorsqu’on est coincé en cabine et pour qu’elle fonctionne il faut une ligne téléphonique. Une moitié des ascenseurs est dotée d’anciennes lignes téléphoniques mais ces équipements sont appelés à disparaître au 31 janvier 2026 avec la fin de l’offre téléphonique en fil de cuivre. Quant aux ascenseurs équipés de systèmes GSM, la fin de la 2G fin 2025 et de la 3G fin 2028 va nécessiter des adaptations dans les mois et années à venir. Un point avec l’ascensoriste et des rénovations potentielles seront donc indispensables prochainement.

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