Regards croisés : Les mutations sociologiques des immeubles - Des copropriétaires composteurs

par YS
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Des copropriétaires composteurs

Pouvez-vous présenter la copropriété concernée et la genèse du projet ?

Romain DUTRIEUXRomain Dutrieux (Lille) : C’est une grande copropriété de la métropole lilloise des années 60 composée d’un syndicat principal et de plusieurs syndicats secondaires, environ huit-cents lots d’habitation. L’ensemble est donc composé de plusieurs bâtiments et de parkings entourés d’espaces verts.

L’idée est venue de copropriétaires membres des différents conseils syndicaux de proposer l’installation de bacs à compost.

Comment s’est déroulée cette prise de décision en assemblée générale ?

Le dossier avait été bien préparé par les responsables du projet. Ces derniers étaient accompagnés par la Communauté urbaine de Lille qui apportait son concours dans la gestion au quotidien des bacs. Ceux-ci étaient donc suivis par un maître composteur indépendant de la copropriété.

Les bacs étant financés par la Communauté urbaine et ne nécessitant aucun apport financier de la copropriété, le vote n’a été qu’une formalité.

Comment les questions de salubrité ou de troubles de voisinage soulevées en assemblée générale ont-elles été résolues ?

Dans la mesure où le projet était murement réfléchi et cadré, le sujet de la salubrité et des odeurs a été clairement abordé en assemblée et les copropriétaires se sont rendus compte de l’engagement des initiateurs. De plus, cette problématique d’odeurs avait conditionné la zone d’installation des bacs sans vis-à-vis avec les habitations pour éviter ce genre de problèmes.

Préalablement au vote, toutes les questions posées ont eu une réponse, ce qui a rassuré les copropriétaires. La présence du maître composteur en soutien était aussi la garantie qu’une personne s’en occuperait, en plus des bénévoles.

J’ai vécu dans une autre copropriété la présentation d’un même projet mené par un seul copropriétaire sans une réelle organisation et cela a été repoussé de manière vive par les participants.

Comment fonctionne ce procédé de compostage au sein de la copropriété ?

Les résidents qui souhaitent y participer doivent s’inscrire. Le fonctionnement d’un bac à compost est plus compliqué qu’il n’y paraît ; on ne peut pas tout y mettre n’importe comment si l’on veut que cela fonctionne.

Le bac n’est ouvert qu’à certaines heures de la journée et a été vite été victime de son succès. Les personnes suivant le projet sont très investies et veillent au bon fonctionnement de l’opération. Régulièrement le maître composteur passe pour gérer «la digestion» des déchets qui sont déposés.