[N° 587] - Immobilier : Lyon conserve son dynamisme

par Paul TURENNE
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En dépit d’un ralentissement national et d’une baisse de la demande, la capitale des Gaules a su tirer son épingle du jeu en 2012, même si l’envolée des prix sans limites semble clairement marquer le pas.

 

Avec ses 1 300 000 habitants, la métropole lyonnaise peut se targuer de faire partie des agglomérations françaises les plus dynamiques. En termes de population tout d’abord, puisqu’elle devrait atteindre, au sens large, les 3 millions d’habitants d’ici 2030. Mais également au niveau économique. Première ville industrielle de France, connue pour son secteur de la chimie, de la pharmacie, ou bien encore de l’automobile, Lyon joue la carte de la diversité avec une offre tertiaire qui ne cesse de se développer. Le quartier d’affaires de la Part-Dieu, deuxième en terme de volume juste après celui de La Défense dans les Hauts-de-Seine, compte ainsi un grand nombre d’entreprises d’envergure nationale ou internationale.
Sans surprise, cet afflux d’actifs, notamment venus de l’étranger, engendre une forte demande qui dope le marché immobilier. Pas étonnant dès lors que le Grand Lyon ait décidé de s’atteler à un projet urbanistique d’envergure sur la Presqu’île, située au confluent du Rhône et de la Saône. Baptisé Lyon Confluence, ce projet porte sur la reconversion de friches industrielles, logistiques et portuaires, dans le prolongement de l’hypercentre de Lyon dont il va doubler l’étendue. Le tout via des zones d’aménagement concerté (Zac). Ce territoire de 150 hectares accueillera, entre autres, 1 500 logements d’ici 2015, sans compter 40 % de bureaux et 30 % de commerces.

Crédit : ©Wikipédia Jean Bono


Situations contrastées

A l’inverse de la plupart des agglomérations françaises, le prix du mètre carré a ainsi continué d’augmenter de 2 % en 2012 pour atteindre 3 340 €. Reste que sur la fin de l’année, le marché s’est peu à peu grippé, ce qui s’est traduit par une baisse de 16 % des transactions, et des délais de vente rallongés de 9 jours à 63 jours, selon le dernier point de conjoncture Laforêt. L’écart de prix entre le prix proposé et le prix accepté a, lui, augmenté de 0,1 point de base à 3,3 %, signe d’une relative inadéquation entre les prétentions des vendeurs et la réalité du marché.
Pour autant, difficile d’établir des généralités. Car si l’ensemble des professionnels s’accordent à dire que la demande a clairement baissé en 2012 du fait d’un environnement économique et politique attentiste, la situation mérite d’être nuancée en fonction des quartiers mais aussi de la nature des biens. Ainsi, ceux peu ou pas qualitatifs, comme par exemple, ceux construits dans les années 60, nécessitant des travaux, parfois avec des charges de chauffage collectif relativement importantes ont davantage souffert. De nombreux propriétaires ont ainsi dû se résoudre à baisser leur prix, ou à renoncer à la vente… Et donc, le plus souvent, à un potentiel futur achat. D’autant que bon nombre de secundo-accédants ont préféré se passer de prêts-relais, ce qui n’a pas joué en faveur d’une fluidification du marché. Toutefois, les biens idéalement situés et disposant de bonnes prestations ont, eux, vu leur prix évoluer à la hausse ; les acheteurs disposant d’un solide pouvoir d’achat étant prêts à débourser une somme plus importante. D’où cette augmentation des prix de 2 % en 2012.

Crédit : régie des Célestins. Place des Célestins à Lyon


2013 en demi-teinte

Perspectives économiques peu radieuses, immobilisme des acquéreurs et absence d’aide de l’État… Autant de facteurs qui poussent les notaires à tabler sur une diminution du volume des ventes dans l’ancien. Une baisse qui, toujours selon ces derniers, pourrait être supérieure à 20 % par rapport à la fourchette haute de 2012. Pour autant, le marché lyonnais devrait mieux résister que le reste de la France, notamment du fait de la forte démographie attendue qui exige la construction de plus de 9 000 logements sur les vingt années à venir. Une situation d’autant plus vraie dans les quartiers convoités, tels que Tête d’Or, Saxe, Bourse, Croix-Rousse centre, Presqu’île et de manière générale, l’ensemble de l’Ouest lyonnais où la rareté de l’offre soutient les prix.

Les quartiers ou logements moins demandés tels que Point du jour ou États-Unis, ainsi que les marchés périurbains, devraient en revanche subir une baisse des prix de l’ordre de 6 %. Rien de catastrophique au vu des tarifs atteints ces dernières années, en particulier en 2011. Du reste, cette relative baisse des prix devrait même entraîner un effet positif en termes de relance d’un marché quelque peu attentiste sur certains biens ou secteurs surévalués.

Credit photo - quai de Bondy Lyon V - Éléonore Bridge


Prix en €/m2 des appartements anciens

Source : Notaires de France - Perval