[N° 571] - Le tri sélectif dans les immeubles en copropriété

par Paul TURENNE
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De plus en plus répandu en copropriété, le tri des ordures ménagères demande néanmoins une bonne organisation et une forte sensibilisation de toutes les parties prenantes pour être efficace. De quoi, in fine et en théorie, réduire les frais d’enlèvement et les taxes locales.

 (Crédit Ecomover)

Paul TURENNE

 

Véritable enjeu environnemental, le tri sélectif a longtemps été difficile à appliquer dans l’habitat collectif. Déchets divers intégralement jetés dans les vide-ordures, mauvais agencements ou manque de place dans les locaux poubelles, sans oublier un réel manque d’information des copropriétaires… Autant de raisons qui ne facilitaient pas un tri efficace.
Désormais, les choses commencent à bouger sérieusement. Bien que suivi de peu d’effets concrets, le Grenelle de l’environnement a eu au moins l’effet de médiatiser certaines problématiques, comme le trop-plein de déchets dans nos poubelles, matérialisé par la fameuse campagne de l’Ademe «Faisons vite, ça déborde !»
Quoi qu’il en soit, plusieurs facteurs influent sur le tri. A commencer par le cadre de vie. Les résidents d’une copropriété en bon état et bien entretenue seront bien plus enclins à trier correctement. D’où la nécessité de disposer d’un espace de tri facilement accessible et pratique. Il est ainsi fort probable qu’une majorité de copropriétaires ne prennent pas la peine de faire des efforts si les poubelles pour le carton ou les flaconnages plastiques sont à l’écart ou en dehors des lieux de passage.
Dans le même ordre d’idée, plus l’implication et l’écoute des résidents aura été forte au préalable, meilleures seront les résultats au final. Imposer sans concertation aucune, la fermeture d’un vide-ordure ou changer les horaires de collecte ou bien encore les règles mises en place, pourra braquer certaines personnes, compromettant ainsi le bon fonctionnement de l’ensemble de la chaîne du tri. D’où l’intérêt d’intégrer toutes les remarques et d’expliquer, notamment par écrit, les décisions prises.
Rappelons qu’un bac de tri souillé ne sera pas ramassé et sera collecté avec les poubelles des ordures ménagères. Enfin, un bac bien trié coûte en moyenne huit fois moins cher à la collectivité.

Revalorisation de la prime au tri

Les gardiens et concierges peuvent, lorsqu’ils sont présents, améliorer fortement le tri au sein de la copropriété, ce d’autant plus qu’ils bénéficient d’une prime à cet effet. Déposé le 4 mars 2010, l’avenant n°75 de la Convention collective nationale des gardiens, concierges et employés d’immeuble a modifié l’avenant n°50 qui a institué la prime mensuelle pour la sortie des poubelles sélectives. Depuis l’année dernière, cette prime est ainsi fixée à 0,80 euros par lot principal, avec un minimum de 16 euros et un maximum de 128 euros pour les personnels de catégorie B. Rappelons que le lot principal est défini par l’Annexe I de la convention comme étant «chaque lot à usage commercial, professionnel ou d’habitation avec ses dépendances traditionnelles (cave, parking, chambre de service), à l’exclusion de la chambre de service louée indépendamment du lot principal, qui constitue alors un lot principal». Par ailleurs, la prime n’est due que dès lors qu’un arrêté municipal instaure une collecte sélective (avenant n°76) et elle est divisée entre tous les gardiens qui assurent ce service (avenant n°50).

50 % du volume produit par les habitants est recyclable !

14 % Emballages cartons
9 % Journaux, revues, magazines
26 % Emballages plastiques
4 % Emballages métalliques
7 % Verre
16 % Déchets fermentescibles
24 % Déchets divers