[N° 598] - Choisir un portail : normes et solutions

par Paul TURENNE
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Indispensable pour clôturer un espace ou parking privé au sein d’une copropriété, un portail doit être choisi avec soin en fonction de la configuration des lieux et du nombre de copropriétaires susceptibles de l’utiliser. Ces derniers, ont par ailleurs, tout intérêt à l’automatiser, ce qui, là encore, nécessite de respecter plusieurs règles. Focus sur les solutions existantes.

 Portail battant automatisé clôturant l’accès d’un parking souterrain en copropriété. Crédit : Safir

Deux principaux types de portails existent :
- le portail battant qui s’ouvre le plus souvent en deux parties vers l’intérieur de la copropriété ;
- le portail coulissant, qui comme son nom l’indique, coulisse du côté gauche ou droit en fonction de la configuration des lieux.

Pour des raisons pratiques et de place, ce dernier reste davantage utilisé pour clôturer l’entrée d’un parking ouvert par exemple, sous réserve qu’elle ne soit pas trop étroite. La largeur totale doit, bien sûr, être égale au moins au double de la longueur du portail, afin que celui puisse entièrement coulisser lors de son ouverture. Si cette condition n’est pas remplie, la copropriété devra s’orienter vers un système battant.


Automatisme : quel système choisir ?

En ce qui concerne les systèmes coulissants, deux types de solutions peuvent être utilisés :
Le système de rail au sol reste fréquemment employé. Comme son nom l’indique, il s’agit de poser, dans l’axe du portail, un cheminement maçonné dans le sol. Celui-ci va ainsi guider la course du portail lors de chaque ouverture ou fermeture et préserver la structure de ce dernier, en évitant tout risque de déformation. Cette solution est donc souvent choisie, en particulier, pour les portails lourds et de grande longueur. Un socle à part devra aussi être prévu pour le moteur qui peut également être à crémaillère.

Le système autoportant présente l’avantage de ne pas nécessiter l’ajout de rail, un système de guidage assurant la bonne marche du portail. A la clé, un encombrement minimal et un roulement facilité. Sans compter l’aspect esthétique. Du fait de ces avantages, ce système reste prisé pour les portails les plus légers, notamment ceux en aluminium, car le risque de déformation n’est pas négligeable en cas de poids important.

Pour les portails battants, les solutions techniques sont plus nombreuses :
A commencer par l’automatisme à bras, appelé ainsi car il reproduit le mouvement du bras humain. Système le plus fréquemment utilisé, il permet une traction progressive et douce ne forçant pas sur les vantaux ni les gonds. De ce fait, il est particulièrement recommandé pour les portails les plus légers susceptibles de se déformer. Le système hydraulique ou électromécanique peut se fixer sur les vantaux, un poteau ou un mur, sachant qu’il nécessite un minimum de place sur les côtés pour les bras en position ouverte et une alimentation électrique en 220 volts. Cette solution dotée d’un très bon rapport qualité prix reste également prisée pour l’automatisation d’un portail existant.
Deuxième possibilité, l’automatisme à vérin. Il est avant tout destiné aux portails les plus lourds, en particulier ceux en acier et de grande longueur. En effet, la force exercée au niveau des gonds étant très importante, les risques de déformation sont loin d’être nuls pour des portails plus légers qui peuvent se mettre à avoir du jeu. Là encore, une arrivée en 220 volts s’avère obligatoire.
Troisième possibilité, plus rarement utilisé en ville, l’automatisme à roues. Il s’agit ici de fixer un petit moteur et une roue sur chaque vantail. Cette solution, certes pas très esthétique, s’avère néanmoins très efficace, quel que soit le type de configuration, y compris sur un terrain irrégulier. Autre avantage : elle fonctionne avec une alimentation 12 volts, ce qui laisse le champ des possibles en matière d’alimentation électrique : batterie, panneaux solaires, etc.

A signaler également, l’existence d’automatismes non apparents, moins souvent utilisés en copropriété du fait du surcoût qu’ils entraînent.
Certains systèmes peuvent ainsi être enterrés, avec à la clé, un gain de place puisqu’aucun espace ne s’avère nécessaire pour les bras ou les vérins. Le tout s’avère également plus robuste, car protégé des chocs extérieurs, mais nécessite des travaux de maçonnerie non négligeables. Des travaux qui font monter les prix et font que cette solution est plutôt à privilégier pour l’installation d’un portail neuf.
Parmi les systèmes non apparents, on peut également signaler l’existence d’automatismes directement intégrés au portail. Concrètement, le moteur va être situé au sein du cadre au lieu d’être déporté. Les avantages sont les mêmes que pour un système enterré, mais sans les inconvénients liés aux travaux de maçonnerie. Là encore, le surcoût est relativement important par rapport à un système plus “classique”.

Photo 1 : Coupe Portail coulissant motorisation intégrée. Crédit : Aluminium Installux

Photo 2 : Moteur-crémaillère. Crédit : M4S


Avantages et inconvénients des différents matériaux utilisés pour les portails


Les normes de sécurité

La norme européenne EN 13241-1, qui remplace la norme française NF 25-362, définit les règles de sécurité pour les portails et portes de garage automatiques en imposant une obligation de résultat. Un portail automatique ne doit ni cisailler, ni pincer, ni écraser, ni pouvoir entraîner quiconque.

L’installateur d’un portail automatique est ainsi tenu de respecter plusieurs obligations :
- Installer uniquement des portails automatiques ayant un marquage CE ;
- Vérifier que la classification du portail correspond au type d’utilisation en fonction de son emplacement, de son type de fonctionnement, de son niveau minimum de protection et de ses utilisateurs, selon les informations mentionnées dans le rapport et l’attestation d’essais initiaux délivré par l’organisme notifié ;
- Effectuer une analyse des risques en vue de pallier les situations et évènements dangereux, en fonction de la disposition des lieux et du type de développement du portail automatique. Ce dernier peut, en effet, posséder un marquage CE et être mis en œuvre dans une situation dangereuse d’utilisation. Par exemple, un portail coulissant barreaudé se déplaçant devant une clôture du même type peut entraîner des complications très graves, si le portail se met en mouvement au moment où un enfant passe le bras entre les barreaux. Ces différents risques à prendre en compte sont précisés par la norme européenne EN 12453:2000.

 

Photo : Portail coulissant acier barreaudé. Crédit : © A.T.M.E


Les points de sécurité à respecter

- Eclairage de zone de plus de 50 lux de part et d’autre du tablier ;
- Feux de signalisation orange de part et d’autre, avec préavis de 2 secondes, visibles de l’aire de débattement ;
- Cellules photoélectriques détectant la présence d’un objet ou d’une personne dans la zone d’ouverture du portail installées face à face ;
- Système de commande de la porte volontaire et personnalisé ;
- Portail manœuvrable de l’extérieur comme de l’intérieur avec moteur réversible pour permettre le dégagement d’une personne accidentée et l’ouverture manuelle du portail en cas de panne du moteur ;
- Marquage au sol jaune et noir sur l’aire dangereuse de mouvement ;
- Implantation de l’arrêt d’urgence accessible aux personnes à mobilité réduite.

Lors de l’installation d’un portail, le maître d’œuvre doit également communiquer au maître d’ouvrage ou à ses représentants, les documents suivants :
- Attestation CE du fabricant ;
- Notice de montage de la porte automatique ;
- Notice d’utilisation de la porte automatique ;
- Notice technique ;
- Notice d’entretien ;
- Proposition de contrat de maintenance de la porte automatique.