[N° 575] - Gérer les places de parking : Les contrôles d’accès

par Paul TURENNE
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Si les urbanistes tendent à réduire de plus en plus la place attribuée au stationnement des voitures dans l’habitat collectif urbain (lire entretien p. 7), celui-ci n’en demeure pas moins un élément d’importance pour le confort des copropriétaires disposant d’un véhicule. Etat des lieux des solutions disponibles pour faciliter le respect des règles.

Paul Turenne

Barrières levantes - Crédit : Alpha-Control

Comment lutter contre l’occupation abusive de sa place de parking par d’autres copropriétaires ou visiteurs extérieurs, ou éviter que des conducteurs indélicats ne se garent sur des emplacements réservés, en particulier les places handicapées ? Si de simples avertissements ne sont pas suivis d’effet, reste la solution de bloquer l’accès. De nombreux systèmes très efficaces sont ainsi commercialisés.

Protéger les places de parking

Pour les places de parking attribuées, des barrières individuelles relevables offrent de multiples avantages. A commencer par leur prix très compétitif par rapport au coût que peut représenter la clôture d’un parking et l’installation et l’entretien d’une barrière automatique à l’entrée. D’autre part, leur usage s’avère aussi très efficace pour les places réservées aux personnes handicapées. Certains de ces dispositifs sont même automatiques et autonomes. Les copropriétaires peuvent les activer sans sortir de leur véhicule grâce à une télécommande infrarouge, sachant qu’aucune installation électrique n’est nécessaire. Ils sont en effet munis d’une batterie rechargeable qui peut même être alimentée par un panneau solaire. Parfois munies d’une alarme en cas d’infraction, ces structures sont généralement très solides, de telle sorte qu’un véhicule peut rouler dessus une fois replié.
Optimiser la gestion du stationnement pour les grands ensembles
Dans certains cas, il peut être nécessaire de réglementer davantage le stationnement, notamment pour lutter contre les «voitures ventouses» qui restent garés sur une longue période sans bouger, occasionnant ainsi un préjudice pour les autres copropriétaires. D’autre part, certains emplacements doivent toujours rester libres pour des raisons de sécurité, d’accès, ou pour éviter des nuisances. Des capteurs dans la chaussée communiquant via un module sans fil peuvent alors permettre de détecter en temps réel la présence d’un véhicule en stationnement. Ces informations peuvent ensuite être utilisées pour optimiser l’utilisation des places de parking avec un contrôle de la durée du stationnement et la détection immédiate du stationnement non autorisé (accès piétons, pompiers,…). A charge ensuite à la copropriété d’établir des procédures pour gérer les situations : avertissements aux contrevenants, appels des forces de l’ordre, etc.

Barrière de parking solaire - Crédit : DR

Les bornes intelligentes

Outre les places pour personnes handicapées, une copropriété peut souhaiter réserver certaines places à des catégories de population. Ainsi, il est possible de réserver des emplacements plus faciles d’accès aux seniors, aux femmes enceintes ou aux familles nombreuses. Reste qu’il devient alors très délicat de contrôler le respect de ces obligations. Pour assurer la protection de ces places sans pour autant monopoliser une personne à cette tâche, il existe des bornes intelligentes, capables de “dialoguer” avec l’usager pour l’informer de ses droits et obligations. Concrètement, la borne va lui demander de s’identifier avec un badge fourni par le gestionnaire du stationnement. Lorsqu’une voiture se gare sur une zone réservée, son arrivée est détectée et déclenche une lampe rouge clignotante ainsi que l’affichage d’un message pour demander à l’automobiliste de présenter son badge. S’il ne le fait pas rapidement, il est prévenu qu’un appel sera émis en direction des services autorisés, voire de la police pour les cas les plus graves. La télétransmission se fait en temps réel par l’envoi d’alerte par mail ou sur portable. Ce genre de bornes, comme le Statio’pass commercialisée par la société Technolia, possède un effet dissuasif en rendant l’infraction très visible et en prévenant l’automobiliste des risques qu’il encourt. Bien des interventions peuvent ainsi être évitées.

Contrôler l’accès des véhicules à l’entrée d’un parking

Portes basculantes ou barrières levantes permettent de contrôler efficacement les entrées et sorties d’un garage ou d’un parking. A l’entrée, côté rue, l’ouverture du dispositif peut se faire depuis une borne à lecture de badge Vigik ou bien avec une télécommande. Un dispositif par clavier codé, moins pratique est également possible. Des voyants lumineux, extérieur et intérieur, annoncent alors la présence d’un véhicule entrant, prévenant ainsi les piétons du danger potentiel. Le système de contrôle d’accès peut aussi déclencher l’éclairage du parking pour plus de confort et de sécurité.
Les portes sont équipées d’un système d’ouverture sécurisé et normalisé avec fermeture par gâche électrique. Elles disposent, tout comme les barrières levantes, d’une sécurité si un obstacle est présent sur la course du dispositif.
Autre solution moins coûteuse et relativement fiable :  les plots rétractables. Les propriétaires de voiture disposent là aussi de badges de parking qui autorisent l’accès aux voitures par la descente des deux plots centraux réservés aux véhicules légers. Dans le cas d’un parking extérieur, il est également possible d’ajouter deux plots extérieurs, fixes ou télecommandables, pour l’accès des camions grâce à un badge dédié qui peut être fourni par le syndic, en cas de travaux ou de déménagement par exemple.

Parking sécurisé avec barrières à clés - Crédit : DR

Les places handicapées : que dit la loi ?

En ce qui concerne les bâtiments d’habitation collectifs neufs, le nombre de places total devant être obligatoirement réservées aux personnes à mobilité réduite, a été défini par le décret n° 80-637 du 4 août 1980, le décret n° 94-86 du 26 janvier 1994 et les arrêtés du 24 décembre 1980 et du 21 septembre 1982. Depuis le 1er janvier 2007, dans les bâtiments d’habitation collectifs neufs, les places adaptées destinées à l’usage des occupants doivent représenter au minimum 5 % du nombre total de places prévues pour les occupants. De plus, les places adaptées destinées à l’usage des visiteurs doivent représenter au minimum 5 % du nombre total de places prévues pour les visiteurs.
En ce qui concerne les bâtiments d’habitation collectifs existants, l’assemblée des copropriétaires est la seule compétente pour décider de la réservation d’une place pour les personnes handicapées.
En cas de travaux de modification ou d’extension portant sur un bâtiment collectif existant, si le rapport du coût des travaux à la valeur du bâtiment est supérieur ou égal à 80 %, les places de stationnement privatives, les celliers et caves privatifs où sont réalisés des travaux, devront respecter les dispositions relatives à l’accessibilité.

 

La Cour de cassation a admis l’installation de structures métalliques rétractables dès lors que leur ancrage est léger et affecte peu le sol, partie commune de l’immeuble (Cass. civ. 3e du 19.11.1997, pourvoi n°95-20-079). Il n’est donc pas nécessaire de demander une autorisation lors de l’assemblée générale, même s’il est fortement conseillé d’informer le conseil syndical et le syndic, notamment pour réaliser de potentielles économies d’échelles en cas d’autres installations.