Le chauffage en copropriété : Poste clé à maitriser et optimiser

par Nathalie Coulaud, Journaliste
Affichages : 967

Index de l'article

Le chauffage en copropriétéDans les copropriétés, le chauffage est un équipement clé. Il s’agit généralement du premier poste de charges : il peut représenter entre 15 et 20 % en moyenne des dépenses de l’immeuble. Les coûts de l’énergie augmentant de façon croissante (+ 63 %pour le gaz et + 24,5 % pour l’électricité depuis 2005 selon le ministère de l’économie), la plupart des copropriétés doivent réfléchir à la façon de diminuer la note. Par ailleurs, l’immobilier dont relèvent les copropriétés est à l’origine de 18 % des émissions de gaz à effet de serre. Les immeubles régis en copropriété dont les trois-quarts ont été construits avant 1973, date des premières règles sur l’isolation, sont particulièrement concernés par ces émissions.

Article paru dans les Informations Rapides de la Copropriété numéro 697 d'avril 2024

Les solutions pour diminuer les factures d’énergie et les émissions sans baisser le confort thermique varient en fonction du mode de chauffage dans l’immeuble. La copropriété peut être équipée de chauffages individuels : chaque appartement est alors doté d’une chaudière au gaz ou bien de convecteurs électriques. 

Mais il peut également s’agir d’un chauffage collectif : environ 40 % des immeubles en copropriété sont actuellement chauffés au fioul ou au gaz selon les chiffres du ministère de l’écologie. Dans ce cas, la chaudière fournit le chauffage de l’immeuble et de l’eau chaude sanitaire ou bien seulement le chauffage si les appartements sont dotés de ballons d’eau chaude individuels.

Quel que soit le mode de chauffage, avant toute action, il est important de faire le point sur la consommation de l’immeuble. Impossible, en effet, d’améliorer la situation si on ne sait pas d’où l’on part. C’est d’ailleurs ce que prévoit la législation : depuis le 1er janvier 2024, toutes les copropriétés de plus de 50 lots doivent élaborer un plan pluriannuel de travaux (PPT) qui liste les travaux nécessaires à l’horizon des dix années à venir. Ce document contient un important volet concernant la rénovation énergétique.

©Stock Adobe

 

 

Pour élaborer ce PPT, il faut partir d’un diagnostic de performance énergétique (DPE) collectif, élaboré à l’échelle de l’immeuble, ou d’un diagnostic technique global (DTG) plus complet. Ces documents indiquent notamment l’étiquette énergétique de l’immeuble sachant qu’un résultat F ou G est le signe d’un immeuble à rénover de façon approfondie. 

Rappelons que les appartements des immeubles les plus énergivores devraient être progressivement éliminés du marché de la location en 2025 et 2034 si le calendrier est maintenu en l’état. Les copropriétaires occupants ne sont pas concernés pour l’instant mais une mauvaise étiquette énergétique diminue la valeur de leur logement. 

Quel que soit le mode de chauffage de l’immeuble, l’entretien est clé. Dans un chauffage individuel, des convecteurs électriques dépoussiérés ou purgés de l’air régulièrement s’il s’agit de gaz, permet de réaliser des économies et d’obtenir un meilleur rendement. Dans un chauffage collectif, l’entretien permet «d’équilibrer» l’installation de façon à ce que tous les étages soient chauffés de la même façon. Une installation mal équilibrée conduit à augmenter la température de façon importante pour chauffer correctement les étages supérieurs, ce qui aboutit à surconsommer de l’énergie. 

Autre élément d’optimisation : il faut faire en sorte que les radiateurs de l’immeuble soient régulièrement purgés et désemboués. L’eau qui circule dans les radiateurs se charge effectivement en impuretés et les performances des équipements diminuent. Il faut donc éviter ce phénomène. Par ailleurs, Il est important de vérifier que les réglages en chaufferie sont limités à 19 ou 20°C. L’Agence de la transition écologique (ADEME) estime que ces éléments mis bout à bout permettent de diminuer la facture d’un tiers environ.