Copropriété : Comment améliorer l'étiquette énergétique ? - Embarquer tous les copropriétaires…

par Nathalie Levray, Journaliste
Affichages : 5213

Index de l'article

Embarquer tous les copropriétaires…

«Autant que possible, la solution collective doit être privilégiée dans l’immeuble en copropriété», estime Frédéric Delhommeau, directeur Habitat et rénovation à l’Agence parisienne du climat. «C’est à ce niveau-là que se jouent les pertes énergétiques, sur les murs extérieurs, la toiture, les planchers bas et les huisseries». Si le directeur mentionne l’isolation par l’extérieur [lire IRC, n° 679], il note aussi la nécessité «d’embarquer les autres copropriétaires». Sur ce point, la situation s’est améliorée : l’atteinte du seuil de majorité nécessaire pour le vote est «plus accessible depuis quelques mois», notamment en raison du récent intérêt des copropriétaires-bailleurs. L’architecte Éric Rocher du cabinet Rocher et Amouroux évoque un travail de conviction et de «pédagogie auprès des copropriétaires, à mener par les membres du conseil syndical pour faire avancer la copropriété».

Les travaux d’ITE doivent être évidemment précédés par une étude globale portant sur les autres mesures à prendre : «dès qu’il est question d’isolation, conseille

Frédéric Delhommeau, il faut envisager la question de la ventilation puis de la source et du mode de chauffage». Les immeubles peu isolés construits au cours des trente glorieuses avec une ventilation naturelle peuvent recevoir une installation de ventilation mécanique contrôlée (VMC). «La VMC double flux sera plus efficace, même si elle est souvent complexe à installer», indique-t-il. Quant au système de chauffage [lire IRC, n° 682], le gaz était, il y a encore peu, «la solution évidente». Le réseau de chaleur urbain – quand il est à portée – est aujourd’hui «la solution intéressante grâce à ses prix régulés» d’une part, et, d’autre part, parce qu’il peut devenir «bien plus concurrentiel en faisant évoluer la source de chaleur vers une énergie renouvelable».

En revanche, la mise en œuvre d’une pompe à chaleur (PAC) est plutôt compliquée en collectif. Néanmoins les copropriétés d’importance peuvent trouver avantage à prévoir un captage vertical au-dessus d’une nappe phréatique. L’installation, avec une boucle géothermique et un liquide géo-capteur de chaleur, nécessite des «travaux considérables» mais peu de foncier. La solution technique d’une PAC air-air ou air-eau pose davantage question. En cause, les nuisances sonores ou l’atteinte à l’aspect extérieur de l’immeuble.