Copropriété : Comment économiser, optimiser les consommations d'énergie ?

par Paul TURENNE, rédacteur
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Consommations d'énergiesFigurant parmi les plus importants, si ce n’est le premier poste de dépense au sein des copropriétés, les charges liées au chauffage et à l’énergie de manière générale ont tendance à augmenter. Travaux d’amélioration, changement de fournisseur, renégociation de contrat…

Le point sur les solutions pour réduire ces dépenses au maximum.

Article paru dans les Informations Rapides de la Copropriété numéro 662 d'octobre 2020

L’enjeu est de taille : la France, avec les pays de l’UE de manière générale, s’est engagée à réduire sa consommation d’énergies fossiles de 30 % d’ici 2030. Et c’est peu dire qu’avec 40 % de l’énergie totale consommée en France, le secteur du bâtiment, en particulier le logement, va devoir jouer un grand rôle pour parvenir à cet objectif. Si les copropriétaires ne sont bien évidemment pas les seuls concernés, leur intérêt est tout trouvé. Car moins d’énergie consommée, c’est aussi… moins de charges.

Des gestes de bon sens

consommations d'énergieAvant même de s’attaquer à un changement de fournisseur d’énergie ou à une renégociation de contrat, quelques mesures simples peuvent déjà faire avancer les choses. Côté électricité, tout d’abord, il convient de se pencher sur les éclairages des parties communes. Un simple réglage pour accélérer l’extinction des feux, et a fortiori l’ajout d’une minuterie ou de détecteurs de présence, devraient engendrer quelques économies non négligeables. Le remplacement d’ampoules à incandescence, voire de néons, par des LED peut aussi s’avérer payant immédiatement pour ce qui concerne l’aspect écologique. Mais à moyen terme seulement pour l’aspect financier, le temps d’amortir l’investissement.

Pour ce qui est du chauffage collectif, une mise en route uniquement en cas de refroidissement prolongé et non à une date fixe devrait également permettre de faire des économies. En particulier si la copropriété prend soin de sensibiliser l’ensemble des résidents, locataires compris, aux bons gestes. Parmi ceux-ci : bien régler les robinets thermostatiques, fermer les volets la nuit pour éviter une déperdition thermique, et ne pas ouvrir les fenêtres en cas de surchauffe. Autant de règles de bon sens qu’il convient toutefois de rappeler régulièrement…

Au-delà de ces «petits gestes», engager des travaux plus approfondis d’isolation thermique va bien sûr permettre de faire notoirement baisser les factures d’énergie. Car une mauvaise isolation thermique ,explique bien souvent les charges importantes en la matière dans les copropriétés les plus anciennes. Au préalable, il conviendra de faire voter un audit énergétique – obligatoire pour les copropriétés de plus de 50 lots – qui permettra d’estimer la consommation annuelle du bâtiment. Et de bénéficier de suggestions de travaux détaillés afin d’en améliorer la performance énergétique.

Les audits intègrent également des préconisations techniques, notamment au niveau de la chaufferie. La conversion au gaz naturel d’une chaudière fioul et/ou son remplacement par un modèle à condensation va ainsi permettre de réaliser d’importants gains énergétiques. Si ces travaux sont financés par des certificats d’économie d’énergie, la nouvelle installation pourra ainsi être amortie en cinq ans. Et ce avec une fiabilité et un confort accru.


Changement d’énergie : quid des renouvelables ?

Pourquoi ne pas pousser la logique écologique jusqu’au bout en choisissant d’utiliser des énergies renouvelables ? Pour Ce qui est de l’électricité, certains fournisseurs garantissent à leurs clients l’origine renouvelable de l’électricité qu’ils livrent. Ou tout du moins, leur garantissent, moyennant un supplément, la production d’une électricité «verte» à hauteur de leur consommation. Idéal pour les copropriétés les plus engagées sur le plan environnemental donc.

Autre source d’énergie on ne peut plus écologique : le soleil. Celui peut notamment servir pour produire une partie de l’eau chaude sanitaire via des panneaux solaires sur une toiture-terrasse bien exposée. Certaines copropriétés produisent même leur propre électricité via des capteurs solaires photovoltaïques, pour consommer cette énergie. Ou bien, cas de figure le plus fréquent, pour la réinjecter sur le réseau en la revendant. Autre possibilité écologique, pour les copropriétés situées en zone périurbaine ou rurale, une chaudière bois ou à granulés, voire une pompe à chaleur géothermique.

Mais, quelle que soit la solution, il s’agit au préalable de comparer avec soin le prix global de l’installation, en tenant compte du prix des matières premières, de l’ensemble des taxes, des frais de raccordement et d’abonnement.

Une mission dont peut s’acquitter plus facilement un bureau d’études thermique, en particulier dans le cadre d’une rénovation de la chaufferie afin de réaliser des économies d’échelle.