[N° 549] - L’eau n’est plus abordable pour les ménages démunis - “Le record serait de 10 €/m3 en Bourgogne”

par Edilaix
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“Le record serait de 10 €/m3 en Bourgogne”

Malheureusement l’eau coûte parfois beaucoup plus cher que 3 €/m3. Alors qu’à Paris, elle vaut  2,89 €/m3, elle coûte plus de 4,5 € dans plusieurs villes de banlieue

(4,60 € à Aulnay, 4,85 € à Pavillon-sous-Bois en juillet 2008). Le record serait de 10 €/m3 en Bourgogne. Dans le Pas-de-Calais, département d’eau chère,  9 % de la population payaient entre 4,5 et 5 €/m3 en 2008 et 6% plus de 5 €. Un titulaire du RMI consommant de l’eau à 5 ?/m3 devrait donc consacrer à l’eau 500 € alors qu’un Parisien ne consacre que 289 €. Un écart de 211 €/an  n’est pas négligeable.

Ne conviendrait-il pas de verser une aide aux ménages pauvres du  Pas-de-Calais pour  réduire l’écart entre  les dépenses d’eau auxquelles ces ménages sont exposés ? La décision est politique bien plus que financière et concerne les élus départementaux et municipaux. Est-il normal  que certains ménages doivent moins se nourrir pour payer leur eau pour le seul motif qu’ils habitent une commune où l’eau est chère? 
L’aide pour l’eau pourrait être indépendante de la consommation et varier en fonction du revenu du ménage.

Elle pourrait être attribuée systématiquement à toutes les personnes démunies qui sont déjà aidées pour le gaz, le fioul ou l’électricité ou qui relèvent de dossiers individuels d’aide gérés par les FSL.

Fin 2009, il est prévu que 1 050 000 ménages français   bénéficieront du tarif réduit pour l’électricité.
Dans le cas d’un département comme le Pas-de-Calais, le prix moyen de l’eau en 2008 est de 4 €/m3 par rapport à une moyenne nationale d’environ 3 € /m3.
Le plafonnement des coûts de l’eau à 4,5 ? pour tous les habitants de ce département serait envisageable et impliquerait de consacrer 2,7% du chiffre d’affaires de l’eau à la péréquation géographique car seuls 15 % de la population paye plus de 4,5 €. Si la péréquation est limitée aux seuls ménages démunis (moins de 20% de la population dans les communes d’eau chère), le coût de la mesure sociale au niveau départemental représenterait  moins de 0,5%. du chiffre d’affaires de l’eau.  Cette aide sociale  pourrait être absorbée par une petite contribution de solidarité à charge des usagers de l’eau, une modification tarifaire, une aide du conseil général ou des économies de gestion des  entreprises de distribution.