Le billet d'Alain : Comment peut-on être syndic ?

par Alain Papadopoulos, Universimmo-Pro
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C’est la question que semblaient se poser les journalistes de la matinale de BFM Business le 15 mai dernier en recevant Eytan Koren, président et fondateur d’Hello Syndic, pour évoquer l’entrée dans son capital de Naxicap Partners, et le rachat du «néo-syndic», Faciliciti.

Outre la tonalité «café du commerce» malheureusement fréquente dans ce journalisme, l’angle d’attaque sous lequel a été abordé le sujet en dit long sur l’image du métier de syndic dans les grands médias : le syndic «ne répond pas au téléphone ni aux mels» ; «il ne répondait déjà pas aux courriers lorsqu’il y en avait dix fois moins» ; le marché des syndics est «poussiéreux» ; «il a besoin d’être disrupté», etc.

L’invité était, presque malgré lui, obligé d’en rajouter, tout à son explication des avantages de son modèle de développement fondé sur la «tech» - digitalisation, gestion automatisée des «work flow» - et l’organisation - mise en place de pôles spécialisés, nouveauté à la mode mise en avant récemment par Foncia.

Et d’expliquer pourquoi il était obligé de «réinventer le métier» par rapport à l’organisation traditionnelle, celle de tous les autres, y compris des grands groupes, fragmentés en petites agences… Sans ébranler cependant le scepticisme des journalistes quant à la possibilité de «révolutionner le métier», étonnés qu’un fonds de «private equity» «investisse dans un syndic alors qu’il y a tant d’entreprises dignes d’intérêt»…

Ce que révèle cet épisode, est ce qui fait la faiblesse principale de la profession : son image, qu’elle n’a pas encore réussi à redresser, mais aussi l’illusion de la «disruption» par la technologie, qui séduit aujourd’hui beaucoup de financiers. Certes, Eytan Koren, qui avec son associé Mikaël Asseraf aurait quelque temps exercé dans la profession de syndic, prend bien soin d’insister sur l’importance de l’humain dans ce métier.

Mais l’utilisation annoncée dans Les Échos des 21 millions d’euros investis par le fonds Naxicap va principalement dans la croissance externe, le numérique et le développement de services annexes comme la conciergerie. Pas sûr que la véritable disruption soit attendue de ce côté…

 

Alain Papadopoulos Alain Papadopoulos