Copropriété : Le billet d’Alain

par Alain Papadopoulos, Universimmo-Pro
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copropriété classement MateraUn classement douteux des syndics 

La start-up Matera, bête noire des syndics professionnels, qui promeut la gestion non intermédiée des copropriétés, a dévoilé la première édition de son «classement des meilleurs syndics» établi dans cinquante-deux villes françaises. 

Selon ses indications, le classement est issu de données recueillies au cours d’activité de prospection, de la base de données de l’application client Matera (5 200 copropriétés en syndicat coopératif, revendiquées), du Registre national des copropriétés et des avis clients publics sur Google. 

Les syndics classés gèrent au moins trente copropriétés. Matera affirme avoir ensuite exclu les syndics pour lesquels la start up n’a pas été en contact commercial avec au moins dix copropriétés.

L’analyse des informations fournies par les prospects sur leur copropriété a permis d’attribuer des notes à chaque copropriété, en retirant des points en cas de retard dans la tenue des assemblées générales (à partir d’un an et demi de retard), de dépassement de  mandat du syndic, d’avis négatifs de clients sur Google (notes ≤ à 3/5), d’absence de fonds de travaux mentionnés dans les convocations, de l’existence d’impayés constatée dans les convocations ou encore de mauvais bilan énergétique (étiquette E, F ou G au dernier DPE). Des points sont ajoutés en cas de fonds de travaux conforme ou d’avis clients du syndic positifs (≥ à 4/5). 

Dès lors, les syndics se voient attribuer une note de A à E, selon une moyenne des notes obtenues pour chaque copropriété d’une même ville gérée par un même cabinet de syndic. 

Une fois la note attribuée, un classement est effectué à l’échelle nationale : les 15 % en tête du classement reçoivent la lettre A ; les 15 % suivants, la lettre B et ainsi de suite.

Outre le caractère douteux du recours aux avis clients de Google pour une activité complexe comme celle de syndic, on peut s’interroger sur la pertinence d’un jugement négatif sur la valeur d’un syndic en fonction de l’existence d’impayés ou de procédure avec un promoteur ou un voisin. De plus, ce classement est susceptible de pénaliser les syndics qui acceptent de prendre en charge et de redresser des copropriétés dans une situation difficile, alors que, par ailleurs, sont ignorés les efforts qu’ils ont pu déployer pour maîtriser les charges ou assurer un bon entretien des immeubles…