Copropriété | François-Emmanuel Borrel, la copropriété dans le sang

par Sophie Michelin-Mazéran, journaliste juridique
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Copropriété | François-Emmanuel Borrel
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Ne pas craindre l’engagement, mais en faire sa marque de fabrique. Ne pas chercher à être sous les feux de la rampe, mais travailler d’arrache-pied dans l’ombre. Ne pas redouter les nouveaux défis, mais accepter de les relever avec enthousiasme. Autant de traits de caractère définissant François-Emmanuel Borrel, un administrateur de biens reconnu par ses pairs, œuvrant depuis plus de vingt ans dans le métier.

Ralentir, voilà qui n’est guère dans le tempérament de ce natif de Bordeaux. Un héritage familial, sans doute, avec une mère, huissier de justice et un père, ingénieur Arts et Métiers et Essec, créateur du véhicule Renault Trafic dans les années 80, puis syndic de copropriété. Preuve en est, l’entretien se déroule tambour battant par téléphone, alors que François-Emmanuel Borrel est, en réalité, en vacances sur la côte landaise. Ce dernier avouant même avoir terminé la relecture d’une convocation d’assemblée générale, juste avant l’interview.

Ce dirigeant d’un cabinet d’administration de biens, situé sur la rive gauche de la capitale, vise ainsi consciencieusement, chaque année, les quelques 500 convocations et procès-verbaux d’assemblées de ses immeubles. «Un ordre du jour clair, structuré, et conforme à la réglementation est un préalable indispensable à une assemblée générale productive !», explique François-Emmanuel Borrel.

Ce juriste de formation, titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en droit immobilier et de la construction du professeur Philippe Malinvaud obtenu à l’université Panthéon-Assas, connaît tout du métier. «J’ai fait le standard, l’accueil, le courrier, le classement, les relances d’impayés… avant de racheter à 27 ans, un petit cabinet de syndic dans le quartier Montparnasse. Quatre dirigeants du CAC 40 figuraient parmi le portefeuille clients», se souvient-il amusé.

Une période aussi exaltante qu’exigeante, à l’image de celle qui suit, marquée par la fusion en 2009 de son cabinet avec celui de son père. Aujourd’hui, cet entrepreneur dans l’âme pilote 37 collaborateurs et gère près de 10 000 lots de copropriétés.

Et c’est peu dire que le métier d’administrateur de biens lui coule dans les veines. «Notre pain quotidien ne se résume pas à passer des commandes de devis, régler des prestataires ou encore percevoir des charges. Les relations humaines sont au cœur de notre office. Plus encore, nous sommes souvent le dernier lien social de beaucoup de gens. Une réalité souvent ignorée, y compris des pouvoirs publics», revendique-t-il.

Faire le meilleur travail possible semble aussi être une obsession pour celui qui aurait pu faire une thèse en droit des baux. Cela passe notamment par un engagement syndical exemplaire. Un autre axe fort de son parcours professionnel.

Par exemple, il a conçu la structure agréée Grand Paris de l’UNIS Île-de-France dont il a été le président, (il en demeure le président métier copropriété), tandis qu’au niveau national, il a assuré le secrétariat général de l’organisation professionnelle.

Et de confier avec une certaine fierté : «En 2015, j’ai initié la seule manifestation, à ce jour, de la profession, en l’occurrence contre la loi ALUR. Nous avons défilé près de l’Assemblée nationale, avant d’être reçus par la ministre du logement de l’époque, Emmanuelle Cosse».

Son militantisme s’exprime également à travers son mandat de représentant du métier au sein du comité de liaison des acteurs du logement privé, institué auprès du Défenseur des droits.

À ce titre, il est engagé dans la lutte contre les discriminations dans l’accès au logement.

«Des clauses de non-discriminations ont d’ailleurs été insérées dans plusieurs modèles types de mandat de l’UNIS», souligne-t-il.

En plein COVID 19, il ne désarme pas et met en place avec Benjamin Darmouni le Cercle des managers de l’immobilier, un lieu de débats, fondé sur l’indépendance et la liberté de ton. Il est en actuellement le vice-président.

Avec conviction, il rassemble et trace sa route avec élégance, affichant comme boussole, la volonté de faire avancer la cause des professions immobilières.

Article paru dans les Informations Rapides de la Copropriété numéro 709 de juin 2025