Portrait : Maïssa Gargouri, des cartoons aux assemblées générales

par Sophie Michelin-Mazeraux, Journaliste juridique
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Maïssa GargouriLa copropriété bien sûr, mais aussi la bande dessinée, l’engagement politique local, les médias sociaux ou encore le journalisme, rien ne semble arrêter Maïssa Gargouri.

Cette milléniale aux multiples talents revient ici sur son métier de gestionnaire de copropriété, à la croisée de nombreuses disciplines.

Du pain béni pour cette adepte du «en même temps».  

Cartoon Maïssa GargouriDepuis le XIXe siècle et Musset, il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée. Maïssa Gargouri a décidé d’en ouvrir plusieurs, mue par une curiosité inextinguible. Alors qu’elle vient de réussir un concours de langues étrangères, elle décide finalement de s’engager vers des études de droit pour que son champ des possibles professionnels soit le plus large possible.

Après avoir obtenu un master Histoire du droit à l’Université Paris Nanterre (92) lui permettant d’appréhender les racines et la portée des enjeux juridiques contemporains, elle enchaîne en 2011 avec un master Droit immobilier à l’Université Sorbonne Paris Nord (93). C’est à la faveur d’un hasard que cette juriste plonge quelques mois plus tard dans l’univers de la copropriété, une quasi terra incognita à cette époque. Comme elle l’explique avec amusement : «Je devais remplacer une amie pendant 15 jours dans un petit cabinet de syndic et j’y suis finalement restée quatre ans ! ». Et de poursuivre avec son phrasé rapide : «Tout m’a plu, la pierre, le juridique, la comptabilité, l’humain, l’adrénaline des assemblées générales …». 

Maïssa Gargouri affute ensuite ses compétences de gestionnaire de copropriété dans différents cabinets, notamment chez Meillant et Bourdeleau, tout en poursuivant des études universitaires par le biais d’un doctorat en droit (actuellement suspendu). Son sujet de thèse : le handicap et l’accès au logement indépendant. Inutile de préciser qu’elle est intarissable sur la loi Handicap de 2005 et le dispositif du logement évolutif créé par la loi ELAN de 2018.

Pour nourrir sa boulimie de projets, elle devient en parallèle une contributrice régulière de l’hebdomadaire Le Courrier des Yvelines, un département qu’elle connaît bien pour y être née et y avoir grandi, et couvre les évènements sportifs, les manifestations culturelles, l’économie... «Le tout sans modération», s’enthousiasme-t-elle. 

Aujourd’hui, elle gère un portefeuille de quarante-cinq immeubles, en tandem avec un assistant au sein du Groupe parisien Dauchez. Un challenge qui ravit cette touche-à-tout dotée d’une énergie radieuse qu’elle met à la disposition de plus jeunes.  

En tant que membre de l’Association nationale des gestionnaires de copropriété (ANGC), elle se rend ainsi volontiers dans les écoles pour convaincre les étudiants des attraits du métier où de nombreuses disciplines s’entrecroisent pour former un tout cohérent et passionnant : la gestion de l’immeuble et de ceux qui y habitent. 

Mais ce n’est pas tout, Maïssa Gargouri est aussi adjointe au maire de Montesson (une petite commune des Yvelines), en charge de la communication.

Quoi de plus naturel pour cette utilisatrice aguerrie des réseaux sociaux ? Elle partage, avec sa sœur, ses histoires illustrées sur Internet, depuis 2009,. Ce duo pétillant est notamment à l’origine de la bande dessinée à succès «Desperate Bledardes», qui raconte le quotidien de banlieusardes d’origine tunisienne. Il y a deux ans, les prestigieuses éditions Glénat ont même publié leur premier album papier sur le quotidien d’une influenceuse. «J’ai plusieurs projets à venir avec des agences et des sociétés de production pour le cinéma», confie-t-elle.

L’éventail n’a donc pas fini de s’ouvrir.