Connaître et comprendre les copropriétés - Projet 4.- La fabrique et fonctionnement de la copropriété

par YS
Affichages : 5725

Index de l'article

Projet 4.- La fabrique et fonctionnement de la copropriété

Ce projet s’intéresse au lien entre fabrique et fonctionnement de la copropriété, dans le contexte des éco-quartiers. Si la recherche urbaine s’est intéressée aux copropriétés des années 1950-1970 et à leur processus de dégradation et de rénovation, elle s’est encore peu portée sur le fonctionnement et les spécificités des enjeux urbains et sociaux des copropriétés récentes produites au sein de quartiers durables, dans un contexte d’injonction à produire la ville durable, participative et conviviale se traduisant notamment par la présence de communs résidentiels et de quartier. 

 

Ce projet de recherche vise à questionner le processus de fabrique de la copropriété au prisme de l’action collective. Quels sont les systèmes d’acteurs, formes et dynamiques de la fabrique de la copropriété alors que l’inscription des copropriétés dans les quartiers durables est susceptible de susciter des changements techniques, juridiques, organisationnels dans la copropriété ?

Les objectifs de la recherche sont de questionner la copropriété et ses modalités d’organisation et de fonctionnement, à l’épreuve d’un engouement pour les communs dans les écoquartiers. L’enjeu est donc de mieux comprendre le système d’acteurs de la «fabrique» de la copropriété et en particulier d’analyser les articulations entre «mondes de la production» (acteurs du projet urbain) et «mondes de la gestion» (acteurs de la copropriété). 

En termes de méthode, le projet s’inscrit dans une approche monographique à partir du contexte nantais, en s’appuyant sur un partenariat étroit avec l’aménageur de l’Ile-de-Nantes, la SAMOA. Pour trois copropriétés au sein du quartier Prairie-au-Duc, il s’agit d’observer les étapes clés de la livraison, de la première assemblée générale et des premières réunions et de «remonter la chaîne de l’histoire de la fabrication de la copropriété» via des entretiens avec l’aménageur, le promoteur, la collectivité, les concepteurs et éventuellement les accompagnateurs (assistant à maîtrise d’ouvrage et d’usage). Des entretiens seront aussi effectués sur le terrain avec le gestionnaire, les membres du conseil syndical voire de l’association habitante si elle existe. Une analyse documentaire viendra compléter les discours des différents acteurs : cahiers des charges, éléments de consultation des opérateurs, documents administratifs de zone d’aménagement concerté, éléments promotionnels de commercialisation et règlements de copropriété. Ce suivi de trois opérations spécifiques se doublera d’une participation à des réunions en amont de la livraison dans le cadre d’autres opérations dans le même périmètre, afin de spécifier l’analyse a posteriori par une observation in situ d’échanges en train de se faire. 

Les résultats attendus de cette proposition de recherche sont de parvenir à identifier une chaîne de la fabrique de la copropriété en distinguant des étapes-clés, les acteurs mobilisés et les éventuelles difficultés rencontrées, dans le processus puis dans le fonctionnement des premiers temps de la copropriété. A partir de l’analyse de copropriétés récentes à l’heure des impératifs écologiques et participatifs, il s’agira de déterminer si ce type de copropriétés génère une fabrique alternative de la copropriété et plus globalement laisse entrevoir des évolutions structurelles du fonctionnement de la copropriété et de sa conception par les différents acteurs impliqués. 

Les résultats de ce travail permettront d’identifier si la copropriété durable tend à dépasser la notion d’entité spatiale et juridique en charge des droits des copropriétaires pour la notion d’entité de gestion faisant partie du quartier et de la ville.

Etalé sur dix-huit mois, le programme permet de s’interroger sur l’articulation entre production et fonctionnement des copropriétés. Il est porté par la coopérative de conseil le Sens de la Ville : Sonia Dinh (doctorante en CIFRE), Lucille Gréco et Flore Trautmann.