La copropriété à l’heure de l’écologie - Déchets : réduire, recycler et composter !

par Paul TURENNE, rédacteur
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Déchets : réduire, recycler et composter !

Ils constituent un tiers de nos déchets ménagers, provoquent de mauvaises odeurs dans les locaux poubelles et dégradent les performances des incinérateurs car ils brûlent mal… Les déchets organiques présents dans nos poubelles n’ont pas forcément bonne presse. Pourtant, ils constituent une richesse le plus souvent inexploitée. Mais pour ce faire, il faut les composter.

Certaines villes, comme Paris, ou métropoles, comme Grenoble, expérimentent d’ores et déjà la collecte sélective des déchets alimentaires, via des sacs de tri spécifiques mis à disposition des habitants. Ces derniers doivent, ensuite, déposer ces matières organiques dans des poubelles spécifiques. De quoi permettre la fabrication de terreau ou de biogaz.


Éco-gestion des immeubles : un guide en ligne 

L’Agence Parisienne du Climat (APC), association membre du réseau national France Renov’, vient de publier en ce début 2022 un guide baptisé La gestion durable des immeubles.

Ce dernier se divise ainsi en six chapitres traitant de sujets majeurs pour l’éco-gestion des copropriétés :

- sobriété énergétique, pour maîtriser ses consommations et ses charges ;

- gestion de l’eau ;

- gestion des espaces verts et végétalisation ;

- gestion des déchets ;

- mutualisation et usage des espaces communs ;

- adaptation aux vagues de chaleur.

A la fois complet et synthétique, il récapitule l’ensemble des bonnes pratiques à mettre en application pour une éco-gestion des immeubles. Le tout sur la base de conseils concrets, avec «des retours d’expérience inspirants d’actions mises en place dans des copropriétés franciliennes».

La gestion durable des immeubles de Nabil Zenasni, édité par l’Agence Parisienne du Climat.
A télécharger sur www.apc-paris.com


Lombricomposteur : idéal en appartement©TwilightArtPictures

Le compostage impossible dans les immeubles résidentiels privés de jardin et générateur de nuisances ? Que nenni ! Certes, certains grands bacs de compostage nécessitent a minima un espace en extérieur. Mais d’autres solutions, comme le lombricomposteur, peuvent tout à fait être mises en place en intérieur, que ce soit à l’initiative d’un seul ou de plusieurs copropriétaires. Et bien utilisé et entretenu, un compost ne génère aucune mauvaise odeur, ni n’attire des nuisibles, type rats, mouches ou cafards.

Généralement fabriqué à partir de plastique recyclé, le lombricomposteur est un dispositif individuel permettant de composter les déchets d’un foyer. Concrètement, le lombricompostage utilise le travail des lombrics (plus communément appelés vers de terre) qui se nourrissent des déchets organiques. En s’accumulant, les déjections des lombrics constituent un compost solide sous forme de terreau sans odeur, très efficace pour rempoter les plantes. Le lombricompostage produit également un jus appelé lombrithé. Ce dernier s’utilise comme un engrais liquide après avoir été dilué dix fois. Si les lombricomposteurs comportant trois plateaux peuvent répondre aux besoins d’un foyer jusqu’à quatre personnes, au-delà, il est conseillé d’ajouter un ou deux plateaux supplémentaires.

 

Que mettre (ou pas) dans un composteur ?

©savoieleysseLes végétaux.- Si les végétaux, tels que les épluchures de fruits et de légumes, fournissent de l’azote bénéfique pour le compost, certains sont toutefois à éviter, voire à proscrire totalement. De manière générale, les vers de compost apprécient beaucoup les fruits et légumes, avec ou sans peau : pomme, poire, salade, kiwi, céleri, fenouil, poireau, haricots, concombre, carotte, radis... Aucun souci également pour les peaux de banane, bien découpées toutefois. Tout comme les fruits à coques, type noix ou noisettes, broyés très finement.

 

Certains végétaux, comme l’artichaut, l’asperge et l’avocat, sont en revanche extrêmement difficiles à manger pour les lombrics. Il convient donc de les éviter, ou à la limite de les couper très finement en les incorporant avec d’autres aliments. Idem pour les épluchures et les pommes de terre entières qui ont tendance à pourrir et risquent de générer des odeurs.

Les noyaux d’avocat doivent, en revanche, être proscrits car très longs à se décomposer, tout comme les feuilles d’ananas, trop dures pour les vers. Autres éléments à éviter absolument : les agrumes possédant des vertus antiseptiques et qui sont très acides et irritants pour les vers. Vermifuges naturels, l’ail, l’oignon, l’échalote et la rhubarbe sont également, sans surprise, à bannir.

 

Les produits animaux.- De manière générale, les produits animaux ne doivent pas être mis dans un composteur. Ainsi, les produits laitiers, nid à parasites et sources de mauvaises odeurs, sont à proscrire. Tout comme la viande, dont les os se décomposent très lentement, et les poissons, également sources de mauvaises odeurs. Idem pour les litières d’animaux qui vont, en outre, accroître la fermentation et faire monter la température mettant ainsi en danger les lombrics.

 

Autres déchets.- Cela ne semble pas évident à première vue, mais les coquilles d’œufs sont particulièrement recommandées. En effet, elles contribuent à équilibrer le pH du compost en réduisant l’acidité du milieu, tout en apportant du calcium. Attention, il convient toutefois au préalable de les piler très finement, voire de les broyer au mixeur avant de les disposer.

Marc, filtres de café et sachets de thé sont également excellents pour le compost. Tout comme le papier, le sopalin, le carton - notamment les rouleaux de papiers toilette et boîtes à œufs -, matières carbonées idéales pour équilibrer le duo azote/carbone. Ils permettent également une bonne aération du substrat. Enfin, les ongles (sans vernis) et les cheveux peuvent également être dégradés dans un compost.

D’autres déchets alimentaires peuvent être ajoutés mais en petite quantité. C’est le cas des féculents, (pâtes, riz, farine, pain) et plutôt humide pour ce dernier. En revanche, les déchets gras et les sauces sont à éviter au maximum.

 

Petit guide de lombriculture.- Pour une meilleure digestion par les vers, l’idéal est de disposer des morceaux coupés finement dans les bacs. L’apport de carton ou de papier va également leur faciliter la tâche et permettre de limiter les risques de mouches ou de trop grande humidité.

Mieux vaut éviter d’ajouter des graines de cucurbitacées (courge, courgette, potiron, melon, pastèque, tomate, du reste très acide pour cette dernière…) qui peuvent facilement germer dans le bac, au milieu des vers.

Les papiers et cartons colorés doivent être évités car ils contiennent des encres chimiques potentiellement toxiques pour les vers.

Les plantes et fleurs fraîches ou fanées constituent un bon apport pour le composteur, sous réserve de couper les feuilles et ne pas en abuser. Les résidus de tonte de gazon sont par contre à proscrire car ils ont tendance à fermenter.


Les producteurs de biodéchets bientôt obligés de les valoriser.- Tous les producteurs ou détenteurs de biodéchets, devront obligatoirement trier à la source ou mettre en place une collecte sélective visant à valoriser les biodéchets, au plus tard le 31 décembre 2023. Cette obligation s’applique aussi aux collectivités territoriales dans le cadre du service public de gestion des déchets et aux établissements privés et publics qui génèrent des biodéchets.
Source : article L. 541-21-1 du Code de l’environnement, issu de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (dite loi AGEC) du 10 février 2020.