ANGC : sondage Exclusif sur le métier de gestionnaire de copropriété

par ANGC
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EXCLUSIF

Près de la moitié des gestionnaires est issue d'une reconversion professionnelle

L’Association nationale des gestionnaires de copropriété (ANGC), créée en 2017, a pour mission de Sondage ANGCpromouvoir et de représenter les intérêts des métiers de gestionnaires, comptables et assistant(e)s de copropriété.

Afin de mieux connaître les professionnels qu’elle représente, l’association a lancé un sondage national pour appréhender le profil et les attentes des gestionnaires de copropriété.

Article paru dans les Informations Rapides de la Copropriété numéro 661 de septembre 2020

«Le métier de gestionnaire de copropriété est assez peu prisé ; il est pourtant, paradoxalement, très enrichissant aux dires de ceux qui le pratiquent. Pourquoi un tel décalage ? Pour répondre à cette question, nous nous donc sommes intéressés à celles et ceux qui pratiquent le métier. De quelles formations les gestionnaires de copropriété sont-ils issus ? Dans quelles conditions travaillent-ils ? Combien sont-ils rémunérés ? Qu’est ce qui les attire le plus ? Quelles sont leurs préoccupations ? Quelles sont leurs motivations ?»

Réalisé entre le 28 avril et le 7 juin 2020 sur les réseaux sociaux, le sondage a recueilli 1 017 réponses dont 598 gestionnaires, 125 directeurs de copropriété, 77 chefs d’entreprise, 132 assistantes et 55 comptables.

Les Informations rapides de la copropriété publie en exclusivité les résultats de ce sondage sur une profession souvent mal aimée mais dont la fonction est indispensable à la gestion des ensembles immobiliers.

 

Sexe et âge

62,7 % sont des répondants sont des femmes. Elles occupent tous les types de postes. Cependant, elles sont moins représentées dans les postes de direction.

La moyenne d’âge des répondants est de 37 ans. L’expérience des répondants est de l’ordre de 10 ans ; 9 ans pour ceux qui travaillent dans une enseigne nationale ; 11 ans pour ceux qui travaillent dans un cabinet indépendant.

 

Formation

60 % des répondants ont un bac +3 ou davantage et seulement 10 % ont seulement le bac, voire ne dispose d’aucun diplôme.

Un tiers des gestionnaires a une formation juridique.

Au titre de la formation continue, 50 % des gestionnaires déclarent avoir reçu une formation par leur employeur sur les modifications induites par la réforme ELAN. Et la moitié des gestionnaires s’estime suffisamment formée pour le métier.

47,2 % des gestionnaires sont issus d’une reconversion professionnelle. Ils peuvent notamment avoir travaillé comme transactionnaire en agence immobilière. «Ils se voyaient devenir des “Stéphane Plazza” mais ont été séduits par la richesse et la maturité du métier de gestionnaire», avance Gilles Frémont, le président de l’association ANGC.

 

Nature du travail

Le portefeuille le plus courant comprend une quarantaine d’immeubles par gestionnaire.

Plus de la moitié des gestionnaires gère entre 1 000 et 1799 lots. Le nombre de lots gérés est variable selon l’importance des villes. Le nombre de lots géré par portefeuille est, par exemple, supérieur en région parisienne.

Toutefois, l’association révèle qu’il peut subsister une confusion entre lots principaux et lots secondaires, susceptible de biaiser ces chiffres.

Enquête ANGC - Formation

Enquête ANGC - nature du travail

Conditions de travail

Les gestionnaires travaillent en majorité en binôme avec un assistant(e), voire en trinôme ; seuls 18 % d’entre eux déclarent travailler seuls.

41 % des répondants travaillent dans un groupe national (Foncia, Citya, Nexity, Sergic et Immo de France). Ce taux est supérieur en régions par rapport à Paris.

Pour plus de la moitié des répondants, le temps de travail excède les 46 heures hebdomadaires.

L’ANGC note que 61 % des gestionnaires ont le statut cadre et sont rémunérés au forfait.

65 % des assemblées générales finissent entre 20 h et 21 h, soit en dehors des horaires de bureau. «Les heures tardives sont identifiées comme des freins au développement de la fonction de gestionnaire de copropriété, notamment pour les femmes, qui dès la première maternité ,préfèrent changer de métier» analyse le président. 59 % des assemblées générales durent entre une et deux heures.

La question des courriels dans l’exercice du métier de gestionnaire, est évoquée dans ce sondage. Le volume des courriels est interprété comme «un fléau». Pour plus de 80 % des répondants, la gestion des mails est une charge psychologique permanente et ils déclarent ne pas être formés à la gestion de ces flux.

 

Disparité de rémunérations

Les aspects de la rémunération occupent une large place du sondage lancé par l’association professionnelle. Il est difficile de définir une moyenne nationale tant les niveaux de rémunérations oscillent.

Sans surprise, l’implantation du cabinet influe directement sur le niveau de rémunération, que l’on soit à Paris et région parisienne ou en province. Les écarts constatés sont de l’ordre de 30 % au bénéfice des gestionnaires parisiens.

L’appartenance à un groupe national ou à un cabinet indépendant est analysée comme une autre source de disparités. La rémunération du gestionnaire est globalement meilleure dans un grand groupe, mais les cabinets indépendants rémunèrent mieux l’expérience.

Rémunération en régions.- Hors prime et vacations, le salaire médian en région se situe aux alentours de 35 k€ brut.


58 % des gestionnaires ont une rémunération située entre 31 et 40 k€.


Rémunération en région parisienne.-
Hors prime et vacations, le salaire médian à Paris et en région parisienne se situe aux alentours de 46 k€ brut.


87 % des gestionnaires en région parisienne sont au-dessus du salaire médian des autres régions.

Les écarts sur les salaires inférieurs ou supérieurs s’expliquent par les années d’expérience ou le niveau d’étude.

 

Motivations professionnelles

Sur une échelle de 1 à 10, les répondants donnent une note moyenne de 6,6 pour leur «coefficient de bonheur au travail».

À la question de savoir ce qu’ils préfèrent dans leur métier, les gestionnaires apportent les réponses suivantes : 33,9 % le relationnel client ; 29,4 % le suivi des travaux ; 19,4 % le droit et le suivi juridique. C’est cette appétence pour le relationnel client qui explique selon le président de l’ANGC, «le profil majoritairement empathique des gestionnaires des copropriété».

Majoritairement ,les gestionnaires ont eu à 63 %, au moins deux employeurs au cours des cinq dernières années et 27 % ont même eu au moins trois employeurs.

Les explications d’un turn-over élevé sont nombreuses. Parmi les plus citées, la rémunération intervient dans 22 % des cas. Mais dans plus de 40 % des cas, c’est une mésentente avec la hiérarchie ou le rachat du cabinet qui est en la cause. Sont évoqués également «la pression» de la hiérarchie ou la gestion de portefeuilles trop lourds.

Enquête ANGC - Motivations professionnelles


Le profil type qui se dégage de l’étude de l’ANGC est celui d’une femme de 37 ans, cadre titulaire d’une formation de type bac + 3, plutôt juridique, effectuant 45 heures hebdomadaires pour une rémunération de l’ordre de 40 k€ brut hors primes.

 

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