Le billet d'Alain : C'est quand les nouveaux syndics ?

par Alain Papadopoulos, Universimmo-Pro
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©Catalin Pop_AdobeStock_84903360Les syndics de copropriété sont une profession récente. Les premiers étaient des administrateurs de biens gérant les «immeubles de rapport» du 19e siècle et de la première moitié du 20e. Immeubles collectifs de toutes classes et de tous standings, dans lesquels même les classes aisées, et par ailleurs propriétaires, étaient locataires, comme dans les immeubles haussmanniens de Paris.

C’étaient les «syndics à nœud papillon». Une nouvelle génération, les «syndics en cravate», a pris la relève. Fils et filles des premiers souvent, mais aussi jeunes trentenaires, se mettant à leur compte, tous portés par les deux vagues de création massive de nouvelles copropriétés dans les années 60-80 : celle de la construction neuve de cette période, et celle la «vente à la découpe» des immeubles de rapport. Cette génération, la première à être davantage dans le métier de syndic que celui d’administrateur de biens, a été aussi celle qui a géré le tournant de l’informatisation de la profession.

Si les grands groupes apparus dans les années 80 et 90 – Générale des eaux, Gestrim, Foncia, Sergic – se sont nourris largement du rachat des premiers, leurs prolongements – Foncia toujours, Nexity – ou les nouveaux émergents des années 2000 – Citya, Immo de France, du réseau des Sacicap… ont commencé à entamer sérieusement l’effectif de la deuxième génération. Découragement face à un durcissement des conditions d’exercice, manque de successeurs dans le cercle familial, offres irrésistibles des repreneurs ?

Les aspirateurs de petits et moyens cabinets continuent à fonctionner à plein régime, et on les a même vus récemment avaler des grosses unités, comme Billon, CPH, Valexim, dont faisait partie le cabinet Jacob Boyer Torrollion. Même les néo-syndics semblent vouloir s’y mettre, comme Homeland qui s’est offert en décembre la branche copropriété de Sabimmo, le cabinet fondé par Danielle Dubrac, actuelle présidente de l’UNIS. Mais ces nouveaux syndics, entrés dans la profession sur le mode “start-up”, ne sont qu’une autre face de sa financiarisation.

Puisque c’est la saison des vœux, formons celui qu’une troisième génération de professionnels relève le défi, celui d’une alternative à l’industrialisation misant autant sur l’humain que sur la digitalisation du métier… 

Alain Papadopoulos Alain Papadopoulos