Le billet d'Alain : Les syndics sont-ils condamnés à être les mal-aimés de l'immobilier ?

par Alain Papadopoulos, Universimmo-Pro
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©sunti/AdobeStock_210249202Pas une semaine sans un article dans les grands médias ou une émission de télévision épinglant les syndics, souvent alimentés par les organisations de défense des consommateurs ou des copropriétaires, tels l’ARC (Association des responsables de copropriété).

En cause souvent les honoraires, comme lors de la charge récente de 60 Millions de consommateurs qui, analysant 132 contrats de syndic, n’en a trouvé que deux conformes à la réglementation ! Ou encore, des situations particulières de copropriétés, souvent en difficulté et minées par des dissentions internes. 

Les professionnels à chaque fois crient à l’injustice et dénoncent des instructions à charge, qui ne prennent pas en compte les difficultés de leur métier.  

La mauvaise image des syndics qu’a le grand public serait due à ces campagnes récurrentes, qui reviennent tels des marronniers, et découragent ceux qui essaient tant bien que mal de remplir leur mission. La presse et les grands médias seraient ainsi responsables des difficultés de recrutement et par voie de conséquence du peu d’appétence pour ce métier chez les jeunes diplômés des instituts de formation. Trop facile évidemment, et les journalistes se défendent en citant les faits dont ils ont connaissance, malheureusement souvent incontestables. 

Comment en sortir, alors que la profession, malgré sa concentration croissante, reste très diverse et qu’il est trop facile de mettre en avant les turpitudes de quelques-uns pour jeter l’opprobre sur tous ? 

Les grands groupes sont-ils meilleurs que les petits ? Eux-mêmes ont une qualité de service variable en fonction des équipes locales. Et d’ailleurs, comment peut-on évaluer cette qualité, alors que leurs clients, les copropriétaires n’ont qu’une vision très partielle de la prestation ? Force est de constater que ni les fédérations, ni les groupes n’ont depuis quarante ans trouvé la solution, malgré une réglementation de plus en plus tatillonne et les expériences de certification. 

Or, la conséquence la plus directe de cette image est l’incapacité chronique qu’a cette profession d’obtenir une juste rémunération du service délivré (le «pricing power»), qui la condamne aux facturations annexes et aux revenus indirects et surtout, à remplir globalement sa mission à niveau minimal, voire souvent en dessous, ce qui complète le cercle vicieux…

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Colloque La copropriété dans la difficulté et l'administrateur provisoire - 15 décembre 2022