[N° 574] - MÉTROPOLE GRENOBLOISE : La capitale des Alpes reste raisonnable

par Paul TURENNE
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Grenoble, qui bénéficie d’un cadre de vie agréable et d’une bonne dynamique de population, peut compter sur une grande diversité d’offre, tout en restant une ville à  taille humaine. Les prix ont toutefois tendance à stagner, bien loin des envolées parisiennes.

Zac de Bonne Grenoble - Crédit : comboost

Paul Turenne

Grenoble, où «à chaque coin de rue apparaît une montagne» selon la formule consacrée par Stendhal, n’aura pas connu cette année de fortes hausses, loin s’en faut. Certes, l’activité aura été plutôt bonne jusqu’à l’été avec des prix relativement stables. Mais la fin 2011 s’annonce plus floue, en particulier du fait du contexte économique actuel qui se dégrade. «Qui dit tassement des perspectives de croissance, signifie, bien sûr, impact sur le marché de l’emploi et donc capacité de financement réduite du côté des acquéreurs», analyse Yvan Moryussef, président de la Fnaim de l’Isère. En 2009, l’agglomération avait enregistré une baisse moyenne des prix de 3,3 %, suivie d’une augmentation de 1,54 % en 2010 sous l’effet de la reprise économique. Avec des prix restés raisonnables cette année, inutile donc d’espérer revenir aux niveaux plafonds de 2007.
Reste que la capitale des Alpes a plus d’un atout dans son sac. A commencer par les nombreux aménagements déjà réalisés ou en cours de réalisation, comme l’arrivée d’une nouvelle ligne de tramway à l’horizon 2014. La ligne E desservira ainsi le nord-ouest de l’agglomération, reliant Grenoble au Fontanil-Cornillon, via Saint-Martin-le-Vinoux et Saint-Egrève, le long de l’A48, souvent congestionnée. Ces communes enregistrent logiquement des hausses, les acquéreurs anticipant d’ores et déjà l’amélioration du cadre de vie. «Certains quartiers de Grenoble, tels que les Eaux-Claires et le Rondeau, devraient aussi voir leur “désirabilité” s’accroître», précise Me Gabriel Nallet, délégué à la communication à la chambre des notaires. Autre zone qui devrait nettement profiter de «l’effet tram» dans la foulée des Grands boulevards déjà réaménagés : le cours Jean Jaurès. La plus longue avenue d’Europe comportera, en effet, d’ici trois ans sur toute sa première partie un grand axe central engazonné pour le tram de plus de sept mètres de large, et deux bandes pavées attenantes de 1,70 mètre pour les passagers. De quoi réduire sérieusement la circulation automobile avec deux voies réservées aux voitures contre quatre actuellement.

Artères structurantes
Pour l’heure, les quartiers les plus demandés, et donc les plus chers, restent l’hyper centre et sa proche périphérie : le Centre Ville, l’Ile Verte, le quartier de l’Estacade et de la Place Championnet. Pour un appartement en centre-ville du coté de la place Grenette obligatoirement dans l’ancien, comptez environ 2 700 € à 3 000 € le m². Le cours Berriat, longue artère commerciale, présente des profils assez variés. Depuis l’hyper centre jusqu’à l’intersection avec le cours Jean Jaurès, les logements sont plus cotés, avec des immeubles anciens très demandés, même s’ils ne rivalisent pas avec le style haussmannien de l’avenue Alsace-Lorraine. Les familles, en particulier, apprécient la proximité du réputé lycée Champollion. Les prix plutôt stables depuis deux ans tournent autour de 3 000 € le m², voire plus pour des immeubles bien rénovés, avec de belles prestations. Passé le cours Jean Jaurès, le cours Berriat change de style et devient plus populaire dans Saint-Bruno, ex-quartier ouvrier de la ville. De fait, les prix sont bien plus bas, ce qui rend cette partie de la ville attractive pour les primo-accédants. Outre de nombreux petits commerces de proximité, le centre-ville est à quelques minutes en tram, tout comme la gare. Il est ainsi possible de réaliser de bonnes affaires avec des biens anciens à rafraîchir ou à rénover autour de 2 500 € le m².
De manière générale, parmi les produits rencontrant le plus de succès actuellement, les 3 pièces de 65 à 68 m², autour de 170 000 €, tirent largement leur épingle du jeu, que ce soit en centre-ville ou sur l’ensemble de l’agglomération, voire en  périphérie.
Dans le neuf, l’offre demeure à un niveau de production soutenue, en dépit de la suppression de certains avantages fiscaux. «On constate un petit désengagement de la clientèle investisseurs, du fait de cette perte d’attractivité, qui laisse la part aux acquéreurs traditionnels de résidence principale», souligne Yvan Moryussef.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Perval - Notaires de l’Isère