Copropriété : Visiophone, tout savoir sur le portier vidéo

par Paul TURENNE, rédacteur
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Sécurité, praticité, flexibilité… Autant de qualités apportées par un portier vidéo ou visiophone en copropriété. Le point sur les offres en la matière et les règles à mettre en œuvre pour l’installer en toute légalité.

Qui permet tout à la fois de se protéger des intrusions, de filtrer les entrées y compris à distance et donne du standing à un immeuble ? Le portier vidéo bien sûr ! Également appelé visiophone ou interphone vidéo, cet appareil se démocratise et n’est désormais plus réservé aux entrées d’immeubles bourgeois. Sans pour autant encore remplacer systématiquement les traditionnels claviers codés ou interphones «classiques».

Article paru dans les Informations Rapides de la Copropriété numéro 671 de septembre 2021

©IntratoneVisiophone : un composant parmi d’autres du contrôle d’accès

Pour être efficace, un bon système d’accès doit remplir plusieurs missions. A commencer, bien évidemment, par celui de permettre l’accès aux résidents en toute circonstance ! Mais également celui des visiteurs – notamment si l’immeuble accueille des professions libérales – et des services de secours. Sans oublier, plus généralement, les prestataires divers et variés. Le tout en respectant les normes d’accès pour les personnes en situation de handicap.

Pour s’acquitter de cette tâche, plusieurs technologies peuvent cohabiter. Cela va de la plus basique, les clés, à la plus élaborée, le visiophone avec ouverture à distance sans fil, en passant par les claviers codés, les dispositifs Vigik®, ou bien encore les interphones filaires ou non. L’idéal reste de mixer ces systèmes afin de concilier au maximum sécurité et praticité. Car si personne ne souhaite vivre dans un immeuble où l’on entre comme dans un moulin, bon nombre de résidents n’entend a contrario pas devoir effectuer un parcours du combattant pour parvenir jusqu’à leur porte palière.

Aussi, une première porte peut-elle, par exemple, effectuer un premier filtrage pour un accès uniquement aux boîtes aux lettres avec un système de Vigik® couplé à un portier vidéo pour les visiteurs ne disposant pas d’un pass. Puis, pour une sécurité optimale, une seconde porte permettant l’accès aux appartements peut, grâce à un clavier codé, filtrer les importuns qui auraient pu profiter du passage d’un résident ou d’un pass Vigik® trafiqué. De quoi réduire très fortement les risques d’actes malveillants, a fortiori si le sas est filmé par une caméra.


Installation d’un visiophone : quid du vote en copropriété ?

L’installation d’un interphone, qu’il soit audio ou vidéo, implique obligatoirement un vote en assemblée générale. Depuis la loi ALUR, les travaux d’installation de ces équipements sont votés à la majorité simple (art. 24) et non plus à la majorité absolue (art. 25). Reste toutefois le cas de figure des immeubles au sein desquels exercent des professions libérales, ce qui implique de laisser un libre accès aux clients ou patients de ces professionnels. Ainsi, dans la mesure où une libre circulation ne serait plus permise, la double majorité (art. 26) s’appliquera dans ce cas de figure. L’assemblée générale des copropriétaires peut cependant décider d’une fermeture partielle, exclusivement en-dehors des plages horaires d’ouverture de ces cabinets.


 

©UrmetPortiers vidéos connectés : le nec plus ultra du contrôle d’accès

Le principal avantage de l’interphone est bien sûr de pouvoir autoriser ou non l’accès à un visiteur sans avoir à se déplacer. Mais deux écueils principaux demeurent : l’impossibilité de s’assurer que la personne qui parle est bien celle qu’elle prétend être et le fait qu’en cas d’absence du domicile, il est impossible d’ouvrir à un visiteur. D’où l’intérêt des visiophones dernière génération dotés de fonctionnalités très pratiques en la matière.

Alors que le contrôle d’accès classique par interphone implique, outre une platine en rez-de-chaussée, l’installation d’un combiné dans chaque appartement, les technologies sans fil permettent désormais aux appels d’aboutir directement sur le téléphone fixe ou mobile du résident. Qui peut ainsi ouvrir la porte même en cas d’absence de son domicile. Ou bien laisser penser qu’il y est bien présent et ainsi dissuader un potentiel cambrioleur.

Finis les câbles à changer, les faux contacts entre la platine et les appartements ou les changements de coordonnées ou de codes nécessitant l’intervention d’un prestataire. Avec les visiophones connectés, l’entretien se réduit à la portion congrue, toutes les actions courantes de gestion se passant en ligne via un site dédié et un accès personnel. Sans oublier des mises à jour automatiques de l’équipement en temps réel. Un gain de temps certain pour le syndic qui n’a pas plus à faire le tampon entre prestataires et copropriétaires. Et un confort accru pour ces derniers qui bénéficient ainsi d’un service beaucoup plus rapide et efficace.

 

Filaire ou non filaire ?

Une petite précision s’impose toutefois : dans la quasi-totalité des cas, les platines de rue des visiophones fonctionnent grâce à une alimentation électrique et sont donc, par définition, câblés. En revanche, les données numériques transmises aux résidents depuis la platine de rue peuvent effectivement l’être sans-fil.

Mais alors faut-il privilégier le filaire ou le non-filaire ? Dans l’ancien, se passer de câble est généralement plus simple et moins cher. La réalisation de tranchées ou l’installation de goulottes peut, en effet, vite s’avérer rédhibitoires par le coût, sans même parler de l’effet esthétique.

En revanche, dans certains cas, un câblage Ethernet va permettre de fiabiliser l’installation avec des débits vidéos plus importants. De plus, grâce à des installations auto alimentées (alimentation par Ethernet PoE -Power over Ethernet), la transmission de données et l’alimentation électrique aux points d’accès sans fil, caméras IP, téléphones VoIP -et autres dispositifs alimentés distants- se fait alors sur un seul et même câble Ethernet standard. Le tout, donc, sans avoir besoin d’installer une infrastructure électrique supplémentaire ou de déployer des prises de courant à chaque point d’extrémité.

> À noter : le PoE peut même être utilisé en rénovation sur d’anciens câbles d’interphone ou de sonnette via un convertisseur deux fils, tel celui commercialisé par le fabricant DoorBird.

 

Plateformes web des portiers vidéos : quelques exemples

Chez le fabricant Urmet, les portiers vidéo intègrent les fonctions domotiques de Yokis, fabricant français de micromodules pour l’éclairage, variation et volets roulants. De quoi permettre, entre autres, d’allumer les lumières, de fermer les volets. Voire même de piloter une alarme connectée «Zeno» via une télécommande ou à distance via un ordinateur ou un smartphone avec l’application dédiée ou l’app YnO de Yokis. Mais ils peuvent également être filaires, avec un combiné classique installé en appartement (gamme 2Voice). Sachant que les deux, combinés et renvoi vers les smartphones, peuvent cohabiter dans le cadre d’une solution hybride (gamme Tel2Voice).

Idem pour Noralsy qui propose notamment une application «Portaphone» s’ouvrant en toute situation, même lorsqu’elle n’est pas présente en arrière-plan, y compris sur des smartphones d’ancienne génération. Et en l’absence de réseau data, il reste possible d’activer l’ouverture via un appel. Elle dispose en outre d’une fonction zoom, permet l’ouverture des relais auxiliaires (porte de parking), l’historique des appels avec mémoire d’image, ou bien encore des transferts d’appels.

Le fabricant Intratone a, pour sa part, décidé de miser sur le 100 % sans fil. L’utilisateur doit ainsi obligatoirement utiliser un téléphone fixe ou mobile, voire une tablette, pour répondre et ouvrir la porte de l’immeuble, via l’application “Mon Interphone Intratone” qui remplace le moniteur. L’intégralité de la programmation se fait ainsi en ligne et en temps réel via le site web du fabricant. Idem pour ce qui concerne un changement de nom, ou la suppression d’un utilisateur pour le syndic.