[N°645] - Le statut du gardien-concierge. Première partie (1/2)

par Stéphane GAZZO-MARFISI - Avocat, maître de conférences associé à l’Université de Corse
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Les gardiens, concierges et employés d’immeubles d’habitation constituaient jadis des professions beaucoup plus répandues. On utilisait alors cette expression, qui a pratiquement disparu : «Tirer le cordon». Etienne de Jouy écrit, au début du 19e, «le portier déclare que la maison est honnête et qu’il a ordre du propriétaire de ne pas tirer le cordon après minuit»1.
Car autrefois, les concierges ouvraient la porte de l’immeuble sans sortir de leur loge, en tirant sur un cordon. De nos jours, les interphones, les sociétés de services ont presque remplacé le personnel de l’immeuble d’habitation. Seules les copropriétés les plus importantes peuvent bénéficier de leurs services.
Ils surveillent l’ascenseur et la chaufferie. Ils nettoient les parties communes et s’occupent du courrier. Ils constituent surtout, en droit social, une catégorie de travailleurs atypiques. Leur statut quitte les sentiers du droit commun du travail, pour revenir parfois les emprunter, à l’occasion d’un détour. Il conviendra d’en tracer les contours. Par ailleurs, leurs conditions de travail uniques ont donné lieu à des dispositions statutaires qui n’appartiennent qu’à eux, dont l’essentiel sera ici présenté.

1 - Étienne de Jouy, Guillaume le franc-parleur, Pillet imprimeur et libraire, Paris, 1817, p. 59.

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