[N° 602] - Commission relative à la copropriété (CRC)

par Edilaix
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Le sort de la CRC paraît scellé
Quelques députés et sénateurs se sont émus de la disparition de la Commission relative à la copropriété (CRC), la ministre de la Justice leur a récemment répondu.

Questions des parlementaires : «Un arrêté du 4 août 1987 a institué la Commission relative à la copropriété après d’importantes modifications de la législation sur la copropriété, qui ont rendu complexes et illisibles les dispositions en vigueur. À travers ses recommandations, la CRC avait ainsi pour objectif de rendre accessible cette réglementation à tous les acteurs de la copropriété, en indiquant clairement la lecture qui devait en être faite. Pendant de nombreuses années, la CRC a été un organisme-clé dans ce domaine spécifique, force de proposition à l’occasion de réformes, mais surtout véritable facilitateur dans l’application de cette réglementation. Or cette Commission a été supprimée par le décret n° 2014-132 du 17 février 2014 pour des raisons financières relatives à son coût de fonctionnement, ne laissant à ce jour aucun lieu dédié à la concertation entre les acteurs de la copropriété et les praticiens de ce droit dense. Ainsi, elle demande si le coût de fonctionnement de la CRC justifiait, à lui seul, la suppression de cet organisme indispensable à la compréhension du droit complexe de la copropriété, ou s’il existe d’autres raisons permettant d’expliquer cette suppression. Elle demande en outre si de nouvelles mesures sont envisagées pour améliorer la compréhension de cette législation.»

Au coup par coup …

Réponse de la Garde des sceaux : «Cette commission, consultative, était chargée, en application de l’article 1er de l’arrêté du 4 août 1987, de répertorier les difficultés auxquelles peut donner lieu l’application de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 modifiée, relative au statut de la copropriété des immeubles bâtis, de rechercher les solutions, notamment d’ordre conventionnel, propres à les aplanir et de proposer, le cas échéant, aux pouvoirs publics les adaptations législatives ou réglementaires qui s’avéreraient nécessaires. Les fonctions de membre de la commission étaient bénévoles et ne donnaient lieu à aucun défraiement, y compris pour son président. La commission ne disposait par ailleurs d’aucun budget propre. Le secrétariat était néanmoins assuré par un magistrat de la direction des affaires civiles et du sceau du ministère de la justice et une salle de réunion était mise à disposition dans les locaux de cette direction. Dans le cadre de ses travaux, le Comité interministériel de modernisation de l’action publique a proposé au Premier ministre d’«améliorer le fonctionnement interne des administrations», notamment en diminuant de 25 % le nombre total des commissions administratives consultatives. Cent soixante-huit commissions ont ainsi été supprimées, au nombre desquelles figure la CRC, supprimée par abrogation de l’arrêté du 4 août 1987 par l’article 22 du décret n° 2014-132 du 17 février 2014, portant suppression de commissions administratives à caractère consultatif. Il est en effet apparu nécessaire de «mettre un terme à l’inflation du nombre de commissions consultatives qui nuit à la lisibilité et à l’efficacité de l’action publique» mais également de réformer les pratiques de consultation préalable à la prise de décision. Si les recommandations émises par la CRC ont apporté un éclairage utile sur l’application de la législation applicable en matière de copropriété, ces besoins se sont amenuisés, ainsi que le montre l’absence de nouvelle recommandation depuis le mois de juin 2010. Les travaux menés par la Commission relative à la copropriété pourront toutefois être effectués dans le cadre de groupes de travail ponctuels, lesquels ne nécessitent pas de secrétariat permanent.» Rep ministérielle publiée au JO du 02/09/2014, p. 7442 et au JO Sénat le 25/09/2014, p. 2214.
Pour rappel, la Commission présidée par Pierre Capoulade, conseiller honoraire à la Cour
de cassation, n’avait pas été associée à l’élaboration de la loi ALUR.