Copropriété : Le tri des biodéchets change la donne - Valoriser au sein de la copropriété

par Nathalie Coulaud, Journaliste
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Valoriser au sein de la copropriété

 

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Pour les résidents particulièrement motivés, la collecte et la valorisation des biodéchets peuvent être faites au sein de la copropriété. Pour préparer le projet, il faudra surmonter la réticence ou le manque d’intérêt des occupants. Mais même un petit nombre de personnes suffit pour rendre le projet viable. Il n’y a pas d’obligation d’être membre du conseil syndical pour entamer la démarche. Un copropriétaire motivé peut faire le travail. En revanche, membre du conseil syndical ou pas, il faudra consulter les copropriétaires pour des modifications importantes dans l’organisation du tri des déchets et l’utilisation de l’espace.

Les copropriétés qui se lancent et disposent d’espaces verts pourront valoriser leurs déchets végétaux sur place. Souvent les entreprises chargées du jardinage évacuent les déchets pour les déposer en déchetterie mais, si la copropriété le souhaite, elle peut conserver les déchets et les composter. «La copropriété pourra utiliser le compost pour nourrir ses massifs», propose Francis Bourriaud. Il faut cependant qu’elle dispose de suffisamment de place pour installer cet espace destiné aux déchets végétaux.

Si l’immeuble ne dispose pas d’espaces verts, le compostage sera issu des déchets alimentaires. Et pour l’utilisation du compost produit, il est possible de se mettre d’accord avec des propriétaires de jardins alentours ou d’autres copropriétés. Cela signifie un travail de négociation en amont et il est préférable que l’immeuble ne se situe pas en zone urbaine dense. En effet, en plein Paris ou de manière générale dans un centre-ville, il sera difficile d’écouler le compost à proximité. Dans ce cas, la solution la plus simple est de remettre le compost à la collectivité locale qui pourra le recycler. Il est également possible de vendre son compost à des sociétés qui rachètent les déchets organiques aux collectivités locales comme Sede (groupe Véolia). Il faut prévoir entre 30 et 50 euros la tonne. Il semble donc difficile de compter sur ce type de recette pour diminuer les charges de copropriété, à moins de produire énormément de compost. 

Le compostage collectif prend généralement la forme de différents bacs posés côte à côte. Les biodéchets y sont déposés et en les transvasant régulièrement d’un bac à l’autre, cela permet de mélanger régulièrement le contenu des bacs à compost jusqu’à la production de terreau. Rappelons que le compostage implique de mélanger régulièrement les déchets pour faciliter leur dégradation, ce qui nécessite de l’entretien.

Pour les copropriétés qui ne disposent pas d’espace extérieur, il est possible d’installer des vermicomposteurs ou lombricomposteur, c’est-à-dire un composteur prévu pour que les déchets soient décomposés par des verres de terre. Comme ce récipient est fermé et ne produit pas d’odeur, il peut être installé dans un local intérieur mais il peut également s’agir d’une cour ou d’un local de service. La métropole de Montpellier donne, par exemple, le choix aux copropriétés entre un bac à compost classique ou un lombricomposteur. Rappelons que les collectivités locales fournissent généralement des composteurs gratuitement ou à petit prix. 

Restera, enfin, à valider le projet d’installation des bacs à compost. Il faudra le voter en assemblée générale, à la majorité de l’article 24, c’est-à-dire la majorité des voix exprimées des copropriétaires présents, représentés ou ayant voté par correspondance. Sans convaincre une majorité de copropriétaires, le compostage ne sera pas possible. 

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