Copropriété : Le tri des biodéchets change la donne - Un retard important dans l’organisation de la collecte

par Nathalie Coulaud, Journaliste
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Un retard important dans l’organisation de la collecte

En principe, les copropriétés ont dû recevoir ce fameux bac marron qui prendra place avec les autres ou le recevront sans tarder. Pour autant, dans les faits, un grand nombre de collectivités est en retard. Seulement 40 % des Français seront effectivement équipés de bacs marrons en 2024. En copropriété, cette collecte se heurte à des obstacles supplémentaires : le principal étant celui de la place. Dans les grandes villes et notamment dans les immeubles anciens, les espaces sont trop exigus pour recevoir un nouveau bac. «D’autant qu’il faudrait mettre ce bac marron loin des autres pour éviter les erreurs qui seront certainement nombreuses. En témoignent les difficultés avec le tri des cartons et bouteilles plastiques alors que les poubelles jaunes sont en place depuis des années», regrette Francis Bourriaud, fondateur de ADB conseils qui accompagne les copropriétés dans leur gestion. 

©Stefan Redel / Adobe Stock

Idéalement, il faudrait donc un espace à part pour les bacs marrons, ce qui n’est pas possible dans bien des immeubles. L’ADEME indique que les personnes logeant en habitat collectif trient effectivement deux fois moins qu’en maison individuelle et font aussi plus d’erreurs. La présence de vide-ordure sur le palier dans de nombreux immeubles afin d’éviter à l’occupant de descendre au local poubelle est également un problème car il n’incite pas au tri. Autre frein au tri des biodéchets : les résidents craignent que les odeurs du bac soient trop fortes et que les déchets attirent des insectes ou des rongeurs.

Toutes les copropriétés ne seront donc pas équipées d’un bac marron. La ville de Paris avait ainsi lancé une expérimentation dans les 2e, 12e et 19e arrondissements mais va stopper cette démarche et supprimer les bacs marrons dans les immeubles car les occupants ne les utilisent pas, la collecte étant trop peu abondante. À la place, 500 points de collectes seront installés dans les rues de Paris dans les prochains mois. Mais d’autres villes, comme Lorient, Poitiers ou Montpellier, semblent être plus en avance sur cette démarche. Certaines de ces collectivités ont distribué un bio-seau, c’est-à-dire une petite poubelle de cuisine aérée qui permet de collecter les biodéchets dans l’appartement avant de les jeter dans les bacs marrons. Des sacs biodégradables en papier sont également fournis.  

©Stefan Redel / Adobe Stock