Le billet d'Alain : Les syndics et les immeubles neufs

par Alain Papadopoulos, Universimmo-Pro
Affichages : 616

Avec les bailleurs sociaux qui mettent en vente leurs logements ou qui construisent pour l’accession sociale, les promoteurs sont les principaux créateurs de copropriétés nouvelles. Lorsqu’ils n’ont pas eux-mêmes ou dans leur groupe - comme Nexity - une activité de syndic, ils désignent un syndic professionnel pour remplir la fonction de syndic provisoire. Ces mandats sont pour les syndics à la fois une source de clients nouveaux, mais aussi très souvent un cadeau empoisonné.

Tiraillé entre des acquéreurs sur plan dramatisant le moindre défaut - il est vrai qu’il y en a souvent beaucoup -, primo-accédants ignorants de surcroît des règles de fonctionnement des copropriétés, et un service après-vente du promoteur peu coopératif et prompt à lui rappeler qui l’a nommé, le syndic provisoire doit s’investir dans la mise en route d’une gestion qui risque de lui échapper assez rapidement. 

En effet, beaucoup de copropriétés changent de syndic dès la première ou la deuxième assemblée, soupçonnant, souvent à tort et parfois à raison, un conflit d’intérêt du syndic provisoire avec le promoteur. D’où une grande majorité de syndics disant refuser systématiquement ce type de mandats, jugés non rentables, même s’ils en prennent de temps en temps, nécessité d’alimenter leurs équipes oblige…

Pourtant, ici et là, des syndics professionnels sautent le pas et se spécialisent dans cette activité, concluant avec des promoteurs un véritable partenariat remontant même, comme l’a analysé sur la métropole de Nantes un groupe de chercheurs dans le cadre du programme du PUCA «(Ré-)gé(né)rer les copropriétés», à la conception de l’ensemble immobilier et sa structuration juridique, notamment dans le cadre des ensembles «complexes». Une prestation à part entière d’«assistance à maîtrise d’usage», rémunérée spécifiquement, apportant au promoteur dès la conception architecturale l’expérience précieuse du syndic de la vie des immeubles et de leur gestion après leur livraison. L’objectif : éviter les fausses bonnes idées et erreurs aux conséquences préjudiciables tout au long de la vie de la copropriété future. 

Invité par le promoteur dans ses relations avec les acquéreurs dès avant la livraison du programme, le syndic provisoire peut, ensuite, espérer engager sa mission dans un climat de confiance amélioré. Un pari risqué, mais aussi une expérience qui mérite d’être suivie…

 

Alain Papadopoulos Alain Papadopoulos