Portrait : Henry BUZY-CAZAUX, éduquer, former, transmettre

par Sophie MICHELIN-MAZÉRAN, journaliste juridique
Affichages : 1362

©DR

Henry Buzy-Cazaux a rencontré l’immobilier à la fin des années 80, et n’a plus cessé, dès lors de l’explorer, de le faire rayonner.

Avec son franc-parler, ce virtuose de la communication revient sur un parcours dense de près de 35 ans qui l’a conduit de l’enseignement à l’immobilier, en passant par la politique.

Portrait d’un passionné, pour qui la copropriété est un univers aux équilibres subtils à ne pas sacrifier sur l’autel de la nécessaire rénovation énergétique des bâtiments résidentiels.

©DR

Apprivoiser le secteur de l’immobilier auprès d’un ancien ministre du logement, et pas n’importe lequel, Pierre Méhaignerie, initiateur notamment de la loi de 1986 destinée à relancer l’investissement locatif, n’est pas le seul signe distinctif d’Henry Buzy-Cazaux. Ce basco-béarnais de naissance et de cœur, est un miroir réfléchissant à plusieurs facettes, capable aussi bien de disserter sur la pensée kantienne que sur les subtilités des financements immobiliers. Sa façon de communiquer, chaleureuse, d’être avec l’autre «à hauteur de regard», n’appartient également qu’à lui. Sans doute un héritage familial, son père était médecin de campagne, sa mère infirmière, chacun humaniste et proche de ses patients.

Mais, remontons le fil de son histoire, marquée par des élans successifs et des rencontres décisives.

De l’enseignement à l’intégration d’une mission interministérielle de lutte contre l’illettrisme, il n’y a qu’un pas qu’Henry Buzy-Cazaux franchit en 1988, auréolé de son agrégation de philosophie. Dans la foulée, il s’impose comme assistant parlementaire de deux figures du centrisme, François Bayrou et Pierre Méhaignerie. Et c’est au contact de ce dernier qu’il est «contaminé» par l’immobilier, comme il se plaît à le dire. En 1991, et de nouveau en 2008, il endosse avec enthousiasme la fonction de délégué général de la FNAIM, qui a besoin au cœur de ces deux crises d’un pilote lucide. «Un subtil mélange de techniques et de politique» se remémore-t-il.

Autres souvenirs marquants de ce diplômé de la prestigieuse ESSEC Business School, ses années à la Chambre syndicale du Crédit immobilier de France, une des familles HLM, puis chez Foncia auprès de son fondateur. «En contribuant à l’introduction en bourse de cet administrateur de biens en 2001, et donc en gagnant la confiance des investisseurs, j’ai eu le sentiment de renforcer la légitimité des professions immobilières», confie-t-il. Puis, il s’aventure du côté de la promotion immobilière.

On comprend mieux pourquoi Henry Buzy-Cazaux est aujourd’hui un expert reconnu du monde de l’immobilier. Pourtant, ce qui le motive et l’habite depuis toujours, c’est principalement la volonté d’éduquer, de former, de transmettre.

C’est ainsi qu’il fonde en 1999, l’Institut du management des services immobiliers (IMSI), devenu un établissement de formation de référence. Sans oublier sa qualité de Président d’honneur de l’Ecole supérieure des professions immobilières (ESPI). Il milite ainsi à l’heure où le marché immobilier tangue, pour que la formation des agents immobiliers et des administrateurs de biens se généralise avant leur entrée en carrière et ce, bien avant les dispositions de loi ALUR.

Il salue la réforme de la copropriété de 2019 en ce qu’elle pérennise cet édifice juridique en tant que «démocratie de palier» sans succomber à la tentation de la transformer en société, le syndicat des copropriétaires restant décisionnaire. Cependant, il se montre farouchement critique face aux annonces gouvernementales visant à abaisser, une nouvelle fois, les règles de majorité pour que le vote des travaux de rénovation énergétique soit facilité. «Avec cette mesure à courte vue, on va créer de l’instabilité économique et sociale dans les immeubles. Car le vrai combat n’est pas celui-là». «C’est sur les modes de financement des travaux qu’il faudrait avancer», déplore-t-il. «Gare aux victoires à la Pyrrhus !», poursuit-il.      

Et parce que, selon le philosophe Kant, «Dans les ténèbres, l’imagination travaille plus activement qu’en pleine lumière», Henry Buzy-Cazaux projette d’écrire un essai sur la politique du logement.