Portrait : Olivier Safar, trois présidences, sinon rien

par Sophie Michelin-Mazéran
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olivier SAFARL’administration de biens, les copropriétés en difficulté, la défense des intérêts de la profession immobilière…
Olivier Safar s’y adonne depuis plusieurs années avec un enthousiasme intact.

Alors que l’inflation, la flambée des prix de l’énergie, sans oublier la crise des matériaux, mettent les copropriétés sous tension, il compte bien ne laisser aucun copropriétaire, ni syndic, sur le bord de la route, au travers de ses trois mandats de président.

Le sémillant Olivier Safar peut se targuer, entre beaucoup d’autres choses, d’avoir à son actif trois présidences. D’abord la présidence d’un cabinet d’administration de biens qui porte son nom, en charge notamment de la plus grande copropriété parisienne, la résidence Damrémont qui affiche plus de 1 000 logements dans le 18e arrondissement.

Ensuite, la présidence de l’association QualiSR, un collectif d’experts travaillant à «la mise en place d’un réseau national de syndics certifiés, engagés dans la prévention et le redressement des copropriétés fragiles ou en difficulté», explique Olivier Safar. 

Et plus proche de nous, la présidence de l’Union des syndicats de l’immobilier (UNIS) Île-de-France et Grand Paris, un prolongement naturel de son engagement déjà éprouvé au sein de cette organisation professionnelle à l’échelon national. 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Il est aussi membre, de la Chambre nationale des experts en copropriété (CNEC), du Groupe de recherche sur la copropriété (GRECCO) et du Conseil national de la transaction et de la gestion immobilière (CNTGI), l’instance consultative émettant des avis sur les projets de texte du secteur immobilier.

Nul doute, le mantra d’Olivier Safar qu’il reprend à l’envi : «être présent sur le terrain, contribuer à une réflexion pérenne sur l’application et l’évolution du droit de la copropriété et agir auprès de chaque immeuble en proposant des solutions utiles, propres à leur typologie» ne relève pas de l’incantatoire.

Au départ, l’appel de la copropriété ne s’est pourtant pas imposé spontanément, malgré un père, gestionnaire d’immeubles et fondateur du cabinet Safar dans les années 60.  

À sa sortie de l’EDHEC Business School de Lille, il débute sa carrière chez PricewaterhouseCoopers et passe en même temps le diplôme d’expertise comptable. «J’ai beaucoup appris sur le fonctionnement des entreprises, leurs forces et leurs faiblesses, via les missions d’audit que j’exerçais», souffle Olivier Safar. Un grave accident automobile, dont il ressort miraculeusement indemne, rebat les cartes de ses aspirations professionnelles. Il décide alors de reprendre le chemin des études. Après avoir obtenu une licence en droit à l’université Paris-Nanterre et un diplôme à l’Institut de droit et d’économie appliqués à l’immobilier (ICH) de Paris, il rachète avec son frère le cabinet familial en 1995, qui va passer de 12 à plus de 110 collaborateurs en une vingtaine d’années. 

Jamais en panne d’action, comme lorsqu’il était bénévole aux Restos du Cœur au milieu des années 80, le prolifique Olivier Safar vient de prendre la présidence de l’UNIS Île-de-France et Grand Paris. Parmi les chantiers prioritaires qu’il entend mener au cours de son mandat de trois ans, se trouve la nécessaire réconciliation entre les copropriétaires et leurs syndics, qui continuent encore trop souvent à être assimilés à de simples collecteurs de charges. «Nous devons mieux expliquer l’étendue des missions du syndic, son rôle de conseil, a fortiori face à une réglementation foisonnante», insiste Olivier Safar. «Il s’agit parallèlement d’accompagner la montée en compétence des professionnels de l’immobilier sur des sujets majeurs pour éviter tout décalage avec les pratiques de marchés, par exemple en matière de rénovation énergétique des copropriétés», poursuit le triple président. Ces actions s’imposent plus que jamais au regard du contexte économique actuel inédit qui malmène aussi les copropriétés. 

©DR

 

Colloque La copropriété dans la difficulté et l'administrateur provisoire - 15 décembre 2022