[N° 599] - MÉTROPOLE : Bourg-en-Bresse veut croire au rebond

par Paul TURENNE
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Faible taux de mobilité, vacance élevée, marchés de l’immobilier et de la location atones… Bourg-en-Bresse ne connaît pas une situation florissante. Mais, quelques signaux encourageants laissent entrevoir un léger rebond. État des lieux.

 

Bourg-en-Bresse, le centre historique - Crédit : © Daniel Clerc

Avec un peu moins de 40 000 âmes selon les derniers chiffres Insee 2014, la ville-préfecture du département de l’Ain a continué de perdre des habitants. Principales bénéficiaires de cette migration, les communes périurbaines connaissent, elles, une croissance démographique régulière. Un phénomène qui n’est toutefois pas propre à Bourg-en-Bresse, dans la mesure où il concerne plusieurs villes-centres de taille moyenne dans la région.
Il n’en demeure pas moins que cette évolution n’est pas sans conséquence sur le marché immobilier.
Le taux de mobilité, à savoir le pourcentage de renouvellement annuel du parc immobilier constitue, en effet, un indicateur important pour jauger le dynamisme et l’attractivité économique d’une ville. Et donc de la bonne santé de son marché immobilier. Or, force est de constater qu’à Bourg-en-Bresse, il plafonne à 26 %. A titre de comparaison, il frôle les 33 % à Oyonnax et atteint 46 % à Gex. Un taux important qui s’explique par la proximité de la frontière suisse. Celle-ci dope ainsi les ventes de studios et de T2 qui représentent plus de la moitié du parc immobilier total à Gex.

Chute en 2012
L’activité économique de Bourg-en-Bresse s’articule principalement autour de deux principaux pôles : l’agroalimentaire, du fait de position de carrefour économique au centre d’une région agricole riche, et l’industrie. La carrosserie, la mécanique et la métallurgie constituent ainsi les principaux viviers d’emplois, avec des employeurs comme Renault Trucks, Tréfileurope ou Nexans. Des secteurs qui sont régulièrement soumis à des soubresauts, avec in fine, des conséquences en terme d’emploi.
En 2012, Bourg-en-Bresse avait vu le prix de ses appartements passer à 1 570 euros le mètre carré en moyenne. Soit une chute de plus de 8 % sur un an. La préfecture du département de l’Ain affichait ainsi des prix inférieurs de 35 % à sa voisine Chambéry. Depuis, le marché s’est un peu ressaisi. Mais il n’échappe pas à la situation générale morose. D’autant que le nombre important de logements inoccupés ne favorise pas une nette reprise. Une situation similaire à celle d’autres grandes villes comme Oyonnax, qui a fortement souffert de la désindustrialisation. En particulier dans le secteur de la plasturgie. Au plus fort de la crise, les problèmes de vacances concernaient même les logements sociaux, avec sans surprise une baisse des loyers dans la quasi-totalité du département. Facteur aggravant, la construction de logements neufs s’était poursuivie dans le département, accentuant le déséquilibre entre l’offre et la demande.
Seule exception, là-encore : le pays de Gex et le bassin bellegardien, qui ont su tirer leur épingle du jeu en continuant de profiter de l’attractivité de la Suisse, malgré une hausse moins importante que les années précédentes.
Reste que Bourg-en-Bresse a encore des atouts à faire valoir, notamment en terme d’urbanisme.

Urbanisme : des raisons d’espérer
Adopté seulement en novembre 2013, le Plan local d’urbanisme de Bourg-en-Bresse a dessiné les contours d’une nouvelle organisation en la matière. Le développement futur de l’urbanisation devrait ainsi se faire dans le périmètre déjà fortement construit afin de préserver le foncier naturel et agricole. Pour autant, la municipalité se défend de mettre en œuvre une ville “surdensifiée”, grâce à la délimitation de zones dédiées pour le futur à des opérations d’aménagement et de programmation, comme sur le site de la caserne Brouet ou dans le secteur de Peloux.
Plusieurs opérations d’amélioration de l’habitat ont d’ores et déjà été réalisées. A commencer par la rénovation urbaine des logements du quartier de la Reyssouze. A la clé, plusieurs centaines de logements réhabilités, que ce soit en termes d’isolation, d’accessibilité, de réfection des façades ou d’aménagement des abords d’immeubles.
Autre projet en cours : l’éco-quartier Challes Europe, lancé au printemps dernier. Un projet qui a pour ambition de créer une nouvelle trame urbaine et un cadre de vie plus respectueux de l’environnement. Le tout en parallèle du réaménagement du canal de la Reyssouze, avec l’ajout d’espaces verts autour. De quoi renforcer à coup sûr l’attractivité de ces zones réhabilitées.

Source : Notaires de France - Perval • NS : Non significatif