[N° 591] - Immobilier : ralentissement à Clermont-Ferrand

par Paul TURENNE
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En dépit d’un environnement très agréable et de la présence historique du groupe international Michelin, le marché clermontois a nettement ralenti. De fait, les aménagements se sont multipliés et l’offre ne manque pas. Etat des lieux.

Place de Jaude à Clermont-Ferrand - Crédit : ©Refouvelet

Située au cœur du Massif central, à quatre heures d’autoroute de Paris et de Bordeaux, trois heures de Montpellier et deux heures de Lyon, Clermont-Ferrand s’est beaucoup développée ces dernières années. Mais la ville a su préserver son patrimoine historique et le cachet qui caractérise les anciennes cités médiévales, notamment avec sa cathédrale de pierre volcanique noire.
Clermont-Ferrand a d’ailleurs déjà réaménagé et piétonnisé une grande partie du centre-ville autour de la cathédrale et de la place Jaude. Sans compter l’extension du tramway, mis en service en 2006.
Après une année 2011 plutôt active, un début 2012 affecté par l’élection présidentielle, puis un léger sursaut dans les mois qui ont suivi, 2013 reste mi-figue mi-raisin. Certes, les acheteurs ont fait leur retour, mais face à la multiplication des programmes immobiliers neufs, les temps de réflexion se rallongent. A fortiori pour les appartements les plus anciens à rafraîchir.
Conséquence logique : seuls les appartements récents du centre-ville ou, plus largement, les biens parfaitement entretenus, se vendent rapidement. Ceux nécessitant des travaux, même légers, enregistrent une baisse des prix de 10 %, seule possibilité laissée aux vendeurs pour accélérer, voire débloquer la mutation. Bon nombre d’immeubles des années 50 à 80, souvent mal isolés, sont ainsi souvent boudés par les acheteurs du fait de bilans énergétiques catastrophiques, et donc de factures élevées à prévoir. Les studios et les deux-pièces résistent, cependant, mieux.

Des quartiers plus ou moins cotés
Quartier le plus cher de Clermont-Ferrand, le Plateau central, qui inclut les rues piétonnes autour de la cathédrale, reste prisé des cadres supérieurs et des jeunes couples aisés. Et pour cause, outre ses nombreux bars branchés et brasseries, le secteur comporte de beaux appartements anciens avec beaucoup de cachet (poutres au plafond, parquets au sol, cheminée…). Les tarifs peuvent ainsi monter jusqu’à 3 000 euros du mètre carré pour les biens avec vue sur la chaîne des Puys.
Le secteur de la place de Jaude, secteur emblématique de Clermont-Ferrand, reste attractif. Outre l’arrivée du tramway et la place il y a quelques années, la construction du “Grand Carré de Jaude”, plus grand programme immobilier privé de France en hypercentre avec 49 000 m² de surface, a contribué à dynamiser le quartier. D’ici la fin de l’année, il comptera ainsi un multiplexe de sept salles de cinéma, un hôtel quatre étoiles, 50 boutiques, 2 850 m² de bureaux, 42 logements locatifs, une résidence de tourisme et 146 logements en accession labellisés BBC. Tous ont déjà été vendus sur plan depuis longtemps pour un prix moyen de 3 800 euros par mètre carré, avec des plus hauts jusqu’à 4 500 euros par mètre carré pour un emplacement avec terrasse et parking. Dans l’ancien, les prix sont bien sûr plus mesurés, au dessus des 2 000 euros du mètre carré, sous réserve d’être en bon état.
Si l’environnement du quartier de la gare n’a rien de “transcendant” en soi, il n’en demeure pas moins accessible, en particulier pour les primo-accédants, avec un prix du mètre carré autour de 1 400 euros. Qui plus est, la réfection du quartier et du parvis de la gare ont contribué à le rendre plus agréable.
Idem pour les quartiers nord, comme le quartier populaire de La Gauthière. S’ils ont connu de nombreux projets de réaménagement, tous les secteurs ne jouissent pas d’une très bonne réputation. C’est ici que l’on enregistre les prix les plus bas, parfois à partir de 1 000 euros par m².
Le cours Sablon, avec ses habitations bourgeoises et ses immeubles de cachet, subit quelques peu les effets de la baisse du marché de l’immobilier. En effet, le bâti ancien implique bien souvent des travaux que tous les acheteurs ne sont pas prêts à effectuer. Le manque d’isolation thermique et acoustique peut ainsi les décourager, ce d’autant plus que l’artère est bruyante et manque cruellement de places de parking. Le secteur reste heureusement tiré par la proximité de Michelin où viennent travailler de nombreux cadres. Le prix du mètre carré tourne ainsi autour de 2 000 euros avec des pointes jusqu’à 2 500 euros.
Le secteur des Carmes et de l’avenue de la République profite lui aussi de «l’effet tram» et des aménagements de ces dernières années, dont le stade Marcel-Michelin. L’ancien reste ainsi à de bons niveaux de progression juste en deçà de l’hypercentre.


Source : Notaires de France - Perval