[N° 586] - Immobilier : Caen, forte baisse

par Paul TURENNE
Affichages : 8648

Index de l'article

Fortes baisses des prix dans l’ancien, frilosité des acheteurs… L’immobilier est loin d’être au beau fixe, depuis l’année dernière, dans la Cité de Guillaume le Conquérant. Une tendance qui semble se confirmer en 2013.

Les derniers chiffres publiés par les notaires de France ne souffrent d’aucune contestation : le marché immobilier caennais a bel et bien dévissé. Ainsi, au troisième trimestre 2012, le prix médian au m² des appartements anciens s’est établi à 2 050 €. Soit une baisse plus que significative de 10,3 % sur un an pour la période du 1er juillet au 30 septembre 2012. La plus forte baisse dans toute la France ! De fait, la suppression du prêt à taux zéro plus (PTZ+) pour l’achat d’un logement ancien a fortement limité les possibilités des primo-accédants en 2012. Car, même si le PTZ+ reste ouvert pour l’achat de logement neuf, les prix qui y sont pratiqués demeurent la plupart des temps «hors budget». A titre d’exemple, selon les derniers chiffres des notaires, un appartement neuf de deux pièces dans le quartier Sud de Caen coûte entre 3 390 €/m² à 3 630 €/m². Un même logement dans l’ancien se négocie, lui, entre 1 490 €/m² et 2 270 €/m². En dépit du recul des taux d’intérêt immobiliers, les jeunes de moins de 30 ans rencontrent donc des difficultés croissantes à accéder à la propriété. Une situation d’autant plus difficile que les banques n’ont pas baissé leurs exigences et réclament toujours plus de garanties, notamment au niveau de l’apport personnel.

La ville possède pourtant d’indéniables qualités, à commencer par son dynamisme économique avec plus de 120 000 emplois sur l’agglomération. La présence de grandes industries et d’un tissu dense de PME, à deux heures de Paris, n’y est pas pour rien. La capitale de Basse-Normandie accueille, en outre, près de 24 000 étudiants qui apprécient la vitalité culturelle, la bonne desserte de transports en commun et la proximité de la Manche à seulement 12 kilomètres. Sans compter 500 hectares d’espaces verts intra-muros.

Photos : Immeuble bourgeois : Caen, 144 Rue Caponière. DR


Prix doux
Sans surprise, les petites surfaces restent le produit le plus recherché des acheteurs tant les primo-accédants que les investisseurs immobiliers. Car un logement bien situé de type F2 ne se loue pas en deçà de 450 € par mois, ce qui permet de rentabiliser assez vite l’investissement. Pour autant, en centre-ville, bon nombre de couples avec enfants se tournent vers des appartements plus spacieux à proximité des écoles et des commodités. Ce d’autant plus que la municipalité a fait des efforts ces dernières années pour rendre plus agréable le centre-ville, en particulier avec la piétonnisation des rues de Strasbourg, du Pont-Saint-Jacques et d’une partie de la rue du Moulin.

A l’Est, le secteur de Gardin, à proximité immédiate de l’hippodrome, offre désormais un cadre de vie agréable. Plus loin, le quartier de Vaucelles bien desservi par le tramway et relativement proche du centre-ville, bénéficie de prix plus doux bien que supérieurs à ceux observés dans le quartier de la Guérinière.

L’Ouest, comporte davantage de logements neufs. Notamment, au sein d’une Zac réalisée par tranches successives dans le quartier de Beaulieu, proche du centre-ville. Les résidents bénéficient de nombreux espaces verts. Idem, pour le quartier Venoix qui, à quelques pas, a cependant réussi à conserver un côté “village”. Le tout avec des prix limités.

Photos : Immeuble récent : Caen rue Calibourg©Karldupart


Perspectives moroses

Concernant l’année en cours, 2013 ne s’annonce guère réjouissante. De manière générale, de nouvelles baisses du nombre de transactions devraient logiquement s’opérer tout au long de 2013. Et pour cause, les perspectives économiques sont moroses selon la note de conjoncture immobilière des notaires. A commencer par la croissance faible entraînant une poursuite inéluctable de la hausse du chômage. Mais également par l’attentisme des acquéreurs potentiels sur les marchés où la baisse ne se sera pas franchement enclenchée, sans compter l’absence de toute aide de l’État à l’accession dans l’ancien, à l’exclusion des zones urbaines sensibles. Le volume des ventes devrait, par ailleurs, n’en être que plus faible si les vendeurs refusent de revoir leurs prétentions à la baisse, ou si ces derniers choisissent de différer la vente de leur bien. Une chose est sûre : la hausse des prix de plus de 110 % sur dix ans est bel est bien finie !

 Photo : Port de Honfleur (Basse-Normandie) : olive14 - Fotolia.com