[N° 583] - Métropole : Versailles garde la cote

par Paul TURENNE
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La ville royale a vu son marché immobilier retrouver des niveaux de prix plus raisonnables, après les envolées observées en 2010 et 2011. Mais celui-ci reste bien plus vigoureux que sur le reste du département des Yvelines.

 

 

Notre-Dame à Versailles
Crédit : Mairie de Versailles - Office de Tourisme de Versailles

2011 avait été l’année de tous les records en matière de prix sur le marché versaillais. 2012 aura été beaucoup plus raisonnable. Mais l’immobilier est bien loin de s’y effondrer ! Pour rappel, de juin 2010 à juin 2011, Versailles était la ville des Yvelines où les prix avaient le plus augmenté avec
+21 % et un prix moyen du m² atteignant les 5 500 €. Fin décembre, ce dernier atteignait même les 6 182 €. Si l’activité était restée soutenue le long du premier semestre, les acquéreurs avaient marqué le pas, à partir de la fin d’année, avec des transactions plus difficiles à conclure.
Malgré un cadre et un bâti globalement de bonne qualité, bon nombre de logements se révèlent en effet très énergivores, d’où la prévoyance des acheteurs qui incluent d’emblée le prix des travaux dans la négociation. Sans compter, les périodes pré et post électorales traditionnellement peu propices aux mutations. Le volume des transactions et les prix dans l’ancien ont donc eu tendance à diminuer à Versailles en 2012, mais surtout pour des biens nécessitant des rafraîchissements. Car, force est de constater que la variation trimestrielle du prix au m² médian des appartements anciens a été de +4,5 % à Versailles, selon les derniers chiffres des notaires. Sur les Yvelines, les prix ont, eux, fléchi de 0,4 % durant la même période.
De fait, Versailles demeure un marché de report, pour de nombreux parisiens qui apprécient sa tranquillité, son bon-vivre et son espace à moindre coût. C’est notamment le cas pour les familles nombreuses qui peuvent ainsi s’offrir des F3 et F4 situés près d’écoles très réputées. Sans oublier les investisseurs qui privilégient les petites surfaces en centre-ville. Les primo-accédants sont, quant à eux, peu nombreux. La grande majorité des acheteurs se compose de cadres supérieurs, du fait des sommes à débourser.

Prix chocs dans les quartiers chics
Rive droite, le quartier de Notre-Dame, tout comme le quartier Saint-Louis, rive gauche, restent très demandés, notamment du fait de la présence de quartiers commerçants et de la proximité des gares desservant Paris en 30 minutes. Les prix pour un appartement en bon état ne démarrent pas en dessous de 6 000 € du mètre carré et peuvent monter jusqu’à
6 800 € pour les immeubles de standing. Mais certains ménages dotés d’un fort pouvoir d’achat n’hésitent pas à mettre le prix. Les vastes appartements disposant de plus de trois chambres restent ainsi très recherchés par les familles nombreuses. A l’image de ce cinq-pièces de charme de 120 mètres carrés, niché au deuxième étage d’un bel immeuble du XVIIIe siècle situé dans le quartier Notre-Dame parti pour 930 000 €… Soit 7750 € le mètre carré, tout de même !
Pour autant, les prix pour des appartements sans cachet ou dégradés peuvent descendre en dessous des 5 300 €. Ainsi, un appartement de 142 mètres carrés, pourtant dans un immeuble ancien, avec vue sur la cathédrale de Saint-Louis s’est-il vendu au prix de 780 000 €, soit 5 492 € le mètre carré. Et après un rabais de 100 000 € consenti par le propriétaire…

Prix plus raisonnables en périphérie
Pour trouver des prix plus raisonnables, mieux vaut prospecter du côté des quartiers Clagny ou Montreuil, riches en résidences des années 70 avec ascenseur, balcon, cave et parking en sous-sol. Les prix y oscillent entre 5 600 et 5 800 € le mètre carré. Les biens un peu dépassés se vendent, quant à eux, uniquement s’ils sont en bon état et si les prix restent contenus. Une situation qui n’a pas toujours été le cas dans un passé récent.
Seuls les quartiers de Pershing, éloigné du centre, de Chantiers, peu attractif en dehors de la présence d’une gare, ou bien encore, de Porchefontaine enregistrent des prix encore plus bas.

Paul TURENNE

Prix/m² médian des appartements anciens au deuxième trimestre 2012

Source : Notaires de France


Conjoncture morose en Ile-de-France

34 760 logements neufs et anciens ont été vendus en Ile-de-France au deuxième trimestre 2012, soit une diminution de 21 % du nombre de ventes par rapport à la même période en 2011. Cette baisse du nombre des ventes concerne tous les départements de la région : Paris (-21%), la petite couronne (-18%) ou la grande couronne (-23%). Un coup de frein attendu en raison d’une conjoncture économique maussade mais également du fait des récentes évolutions de la fiscalité.
Fin juin 2012, un appartement francilien coûtait ainsi 5 520 e/m², soit une variation de 1,9 % en un an, et une stagnation entre les mois d’avril et de juin 2012 (petite couronne : 4 400 e/m², et grand couronne 3 110 e/m²).