[N° 578] - L'immobilier au Havre : Mer d’huile pour l’immobilier havrais

par Paul TURENNE
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En attendant un hypothétique rééquilibrage des prix, le marché du Havre reste plutôt attentiste en ce début 2012.

 

Vue aérienne du Havre. Crédit : ©Erik Levilly

La tendance n’est pas nouvelle, mais le ralentissement du marché observé au Havre tend à s’amplifier depuis le début de l’année. En cause, un sérieux déséquilibre entre les prétentions des vendeurs et les possibilités des acheteurs, en particulier dans le centre-ville. De fait, ces derniers ne sont pas à la fête, entre la crise économique, la fin du prêt à taux zéro dans l’ancien, et, bien sûr, le resserrement du crédit. Les établissements bancaires se montrant de plus en plus exigeants sur les conditions d’obtention de prêts, il devient très difficile, voire impossible, d’emprunter sans un solide dossier. Sans surprise, les primo-accédants, premiers touchés, voient leur budget à l’achat diminuer de plus de 15%. Conséquence : faute de risquer de voir échouer la transaction, les vendeurs doivent le plus souvent consentir à baisser leur prix.

Parc hétéroclite
Si les appartements avec vue sur la mer restent les plus côtés – le mètre carré pouvant y monter au delà de 3 400 € – il faut compter entre 1 530 et 2 230 €/m² pour un deux pièces dans le centre-ville ancien, et entre 2 060 et 2 510 €/m² dans le centre reconstruit (Perret). Dans le quartier de l’Eure, moins demandé, les prix varient entre 1 340 et 2 080 €/m² en raison du grand nombre de constructions neuves.
Pour des prix plus contenus au Havre, les acheteurs doivent se diriger vers le quartier du Mont-Gaillard ou mieux encore celui de Caucriaville, plus reculé. L’ouest de la ville avec le quartier de Sanvic, ou la petite ville de Sainte-Adresse, bénéficie toujours d’une bonne image et reste attractif, tout comme les copropriétés en dehors des zones “agitées“ de la ville. La proche banlieue disposant de davantage d’espaces verts est aussi prisée des Havrais comme à Montivillers, Saint-Martin-du-Manoir ou encore Octeville-sur-Mer.
Reste qu’au delà de l’emplacement et de la vue, les prix varient beaucoup en fonction des prestations. Héritage de l’après-guerre après les intenses bombardements alliés, le parc immobilier havrais du centre ville, pauvre en grandes surfaces de trois pièces et plus, est bien souvent défraîchi. Bon nombre de propriétaires de ces appartements des années 50, aujourd’hui âgés, ont en effet laissé leur bien se dégrader, ce qui ne facilite pas les ventes et rend les biens ne nécessitant pas de rénovations d’autant plus attrayants.

Photo : 62 rue Dauphine. Le Havre. Crédit : ©Philippe Alès

Attrait du tramway
Le quartier autour de la gare se révèle intéressant pour les acheteurs qui trouvent des prix contenus, dans les immeubles de brique rouge du début du siècle. Un quartier attractif pour les investisseurs qui choisissent majoritairement les petites surfaces, du studio au T1, dotées d’une meilleure rentabilité locative. Mais ces derniers s’intéressent également de près à ce type de biens en centre ville ou à proximité du quartier de l’Université. Pour l’heure, si les travaux du tramway constituent plus une gêne qu’autre chose, à moyen terme, la situation devrait vite évoluer. Signe qui ne trompe pas, les prix des appartements anciens et neufs le long de la ligne de tram progressent. Selon les notaires, à la fin 2011, en un peu plus d’un mois, la valeur moyenne des transactions effectuées sur des appartements anciens a augmenté de 4,21% dans le centre reconstruit, et de 3,94% pour les appartements neufs du centre ancien. A Caucriauville, la valeur moyenne des appartements anciens a augmenté de 1,4% et à Sanvic de 1,46%. A l’inverse, les prix accusent une très légère baisse à Graville et Aplemont, quartiers plus à l’écart de la future ligne, tout comme pour les appartements neufs du quartier de l’Eure qui ne sera pas desservi.