[N° 568] - ACHETER UN LOGEMENT À PARIS OU EN ILE DE FRANCE : Le point de vue des professionnels

par Edilaix
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Le président de l’Adil 75, René Dutrey, a convié ce 7 avril, des professionnels de l’immobilier à une table ronde pour une analyse du marché sur Paris et sa couronne. Compte-rendu succinct.
Pour Gilles Ricour de Bourgies, président de la chambre FNAIM Paris-Ile-de-France, si la hausse des prix se poursuit, elle est en train de marquer le pas. Les promoteurs, dont les clients sont habituellement à 70 % des investisseurs, ont cette année été fréquemment consultés par des primo-accédants. De son analyse, il ressort que les spécificités du marché parisien se sont étendues à la petite couronne desservie par le métro.

Me Delesalle, président de la commission de conjoncture immobilière des notaires Paris-Ile-de-France, estime que le marché francilien est un marché d’utilisateurs plutôt que d’investisseurs. Avec un volume de 20 000 transactions sur l’Ile-de-France, l’activité a atteint un record historique. A Paris, en revanche, avec 38 500 ventes, le niveau des transactions n’a pas retrouvé celui des meilleures années, de 1999 à 2007.
Les prix ont atteint un niveau jamais constaté dans la capitale, avec une moyenne de 7 320 €/m2 en 2010 (+ 10,7 %). L’indicateur avancé des notaires laisse présager un prix moyen de 7 600 €/m2 en mai 2011. Les prix varient du simple au double entre le moins cher (19e) et le plus cher (6e) des arrondissements parisiens. Ce rapport passe du simple au triple entre les quartiers, avec un prix moyen de 5 330 € Porte-de-Flandres, contre 15 570 € à proximité des Champs-Elysées.

Participants et intervenants se sont interrogés sur l’impact que pourrait avoir l’obligation de produire un DPE sur les niveaux de prix. Jérôme Dauchez, président de l’UNIS Ile-de-France, estime que si le DPE a un impact sur le montant du PTZ +, il ne peut pas être un argument de négociation. Les acquéreurs ne sont pas en mesure d’anticiper les surcoûts en travaux qu’implique une mauvaise performance énergétique. A noter que pour ce qui concerne Paris, la quasi-totalité du parc de logements est mal classée.

Pour Martine Rullier, directrice de l’Adil 75, les prix ont atteint des prix record et les mises en vente peinent à se reconstituer. La pénurie est commune à tous les départements et alimente cette hausse. Sur les deux premiers mois de l’année 2011, on note une baisse des volumes des ventes en petite couronne.

Jean-Michel Guerin, directeur du groupe PAP, dénonce les dispositifs publics actuels, centrés sur la subvention de la demande. Ils gonflent les prix sur un marché tendu. La maîtrise des prix passe au contraire par une compression de la demande, soit au travers de la hausse des taux d’intérêt, soit grâce au maintien d’un niveau de loyers qui réduit le nombre des candidats à la propriété.

Pour Henri Buzy-Cazeaux président de l’Institut de management des services, le PTZ + est en réalité un PTZ -. Il lui semble illogique de bonifier le prêt dans les zones tendues, ce qui le conduit à considérer que le dispositif est inflationniste.

Photot : René Dutrey, président de l’Adil 75