[N°617] - Transition juridique : un syndic dépité

par Edilaix
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La dévalorisation du syndic selon un professionnelImmeubles


Nos lecteurs réagissent toujours à la suite de l’appel à propositions lancé par les ministères du logement et de l’écologie. Nous avons publié ces réactions dans les n° 614, 615 et 616.

Ce mois-ci nous publions la réaction d’un syndic professionnel, dépité. Bizarrement, c’est la seule réaction d’un syndic professionnel que nous ayons reçue.

«Syndic professionnel depuis 12 ans, diplômé d'un master 2 en droit immobilier, j'exerce mon métier avec passion, rigueur et disponibilité.
La transition juridique est un énième désir de changement pour le changement qui, à l'instar de toutes les lois ambitieuses précédentes, se transformera en texte compromissoire et alambiqué. Le législateur fait et refait sans cesse car en réalité il ne sait pas faire. La seule constante que l'on remarque à travers ces innombrables lois soi-disant refondatrices, c'est la dévalorisation du syndic, toujours plus contrôlé, toujours plus commis aux tâches administratives pour des documents, fiches et carnets en tous genre, et toujours moins rémunéré grâce à un contrat-décret digne des plus grandes heures de l'étatisme.
On peut percevoir le vrai dessein de la transition juridique eu égard au raisonnement basique qui consisterait à faire du conseil syndical, qui contrôle le syndic, un organe à son tour contrôlé, et par la même à son tour dévalorisé. Le paroxysme de la défiance. Qui contrôlera celui qui contrôle qui contrôle qui contrôle ?
La dévalorisation du métier de syndic conduit à un appauvrissement du niveau intellectuel des collaborateurs, gestionnaires et comptables, à l'asphyxie des énergies et des initiatives, provoquant en retour de nouvelles déceptions des copropriétaires vis-à-vis de leur syndic, elles-mêmes génératrices de nouvelles loi réformatrices pour y remédier. Un cercle vicieux.
La loi de 1965 est très bien faite, n'y touchons plus»
.


Gilles Frémont, syndic professionnel.

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